Les retraités à nouveau dans la rue

Mis à jour le 14.09.18

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Alors que Matignon annonce la fin de l’indexation des pensions sur les prix, neuf organisations syndicales et associatives appellent une nouvelle fois les retraités à l’action les 3 et 18 octobre prochain.

groupe des neuf

Depuis plusieurs années, c’est à un véritable matraquage qu’est soumis le pouvoir d’achat des retraités : création de taxes telles que les 0,5% de CRDS et les 0,3% de CASA, suppression de la demi-part fiscale aux veuves, fiscalisation du supplément de 10% de pension, gel de la pension de 2013 à 2017 puis en 2018 et augmentation de la CSG. Aujourd’hui, le gouvernement annonce la fin de l’indexation des pensions sur les prix et une revalorisation des pensions de seulement 0,3 pour 2019 et 2020, alors que les prix ont augmenté de 2,3% ces douze derniers mois.
Pour les organisations syndicales et associatives de retraités réunies dans le « groupe des 9 », ce n’est pas acceptable.

Une nouvelle fois, elles appellent ensemble les retraités à manifester massivement les 3 et 18 octobre prochains pour exiger :

  • la suppression de la hausse de la CSG qui pénalise les retraités de 4,5 milliards d’euros et fait baisser le taux de remplacement de 2,5 % en net pour les retraités depuis cette hausse. Nous demandons l’inscription de cette mesure dans le PLFSS 2019 ;
  • la revalorisation de toutes les pensions, par la fin du gel des pensions, le rattrapage des pertes subies, le refus du 0,3 % 2019-2020 ;
  • l’indexation des pensions sur les salaires et un minimum de pension au SMIC pour une carrière complète ;
  • le maintien des pensions de réversion, sans conditions de ressources ;
  • la prise en charge de la perte d'autonomie à 100% par la sécu et ouverture d'un droit universel dans le cadre du service public.

Elle les invite également à signer la pétition en ligne qui sera remise aux parlementaires le 3 octobre.

En trois temps pour la FSU

Le mercredi 3 octobre

Avec le matin, un rassemblement à la Bourse du travail de Paris des délégations venues des départements pour exprimer la colère et les revendications des retraités.
Et l’après-midi, un rassemblement Place de la République à partir de 14H, appuyé par la mobilisation des retraités d’Île de France et une délégation à l’Assemblée nationale.

Le mardi 9 octobre

La FSU appelle de son côté à investir aussi le 9 octobre pour défendre la Fonction publique et les services publics. Elle invite les retraités à participer massivement aux initiatives décidées dans les départements aux côtés des actifs, des chômeurs et des jeunes.

Le jeudi 18 octobre

Journée nationale d’actions et de manifestations à l’occasion de l’ouverture de la discussion parlementaire sur le projet de Loi de financement de la Sécurité sociale.

Le communiqué de la FSU

Le Premier ministre vient d’annoncer la fin de l’indexation des pensions sur les prix au nom de la « maîtrise des dépenses » et pour « privilégier la rémunération de l’activité et rompre avec l’augmentation indifférenciée des allocations ». L’abandon de l’indexation sur les salaires au profit de l’indexation sur les prix mise en œuvre par les précédentes réformes des retraites a déjà porté un coup rude aux retraité-es puisque leur pension se dévalorise par rapport au revenu des actifs. Ce phénomène a été aggravé par le report des dates de revalorisation.

Après le gel des pensions en 2018, la revalorisation sera de +0,3% en 2019 et 2020 alors que l’inflation est de 2,3% en un an. Cette nouvelle attaque contre les retraité-es s’ajoute à une série de mesures régressives qui ont sérieusement dégradé leur pouvoir d’achat.

La FSU rappelle que la hausse de 1,7 point de la CSG depuis janvier 2018 se traduit par une perte moyenne de 500 euros par an pour 9 millions de retraité-es.

Au printemps, le gouvernement avait annoncé des mesures spécifiques pour 100 000 retraité-es, mais le rapport parlementaire d’application de la loi fiscale n’a pas trouvé trace de l’application de cette mesure. Ce rapport confirme également qu’une majorité de retraité-es ne sera pas concernée par la suppression progressive de la taxe d’habitation prétendument destinée à « compenser » la hausse de la CSG.

Le gouvernement décide aujourd’hui d’une nouvelle perte de pouvoir d’achat des retraité-es. Cette décision prépare-t-elle de nouvelles mesures régressives pour l’indexation des pensions dans la future réforme des retraites ?

« Il faut contenir les dépenses » martèle sans relâche le Premier ministre. Mais une fois de plus, le gouvernement élude la question d’un meilleur partage des richesses et poursuit sa politique libérale en faveur des plus riches. Quid de la suppression de l’ISF ? Des profits du CAC 40 qui se sont envolés cette année y compris pour des entreprises qui licencient ?

La FSU dénonce le refus du gouvernement de revaloriser les pensions des retraité-es. Elle demande des mesures immédiates pour améliorer leur pouvoir d’achat qui passent par une revalorisation significative des pensions calculées à minima sur l’inflation, le retour à une indexation calculée sur les salaires, la suppression de l’augmentation de la CSG et l’augmentation des APL.

Elle appelle également les retraité-es à poursuivre la signature des pétitions pour la suppression de l’augmentation de la CSG et à participer massivement aux deux journées d’action prévues les 3 et 18 octobre prochains.