Inclusion : le rapport de la cour des comptes
Mis à jour le 07.03.25
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La Cour des comptes a publié un rapport détaillé sur l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Si elle met en évidence les avancées réalisées, elle souligne aussi de nombreuses insuffisances. La FSU-SNUipp partage le constat de ces manquements et réaffirme ses revendications pour une école véritablement inclusive, dotée des moyens nécessaires.
Une inclusion scolaire toujours à deux vitesses
La Cour des comptes constate la progression du nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire. Mais, derrière cette augmentation la réalité est celle d’un manque flagrant de moyens :- Un nombre indigent d’enseignant·es spécialisé·es et de personnels du RASED, compromettant l’accompagnement efficace des élèves.
- Une formation insuffisante des enseignant·es et des AESH pour répondre aux besoins spécifiques des élèves.
- Une mise en œuvre inégale des dispositifs inclusifs, avec des disparités territoriales marquées.
Pour la FSU-SNUipp, l’inclusion ne peut se résumer à une simple présence des élèves en classe ordinaire. Elle doit s’accompagner de conditions pédagogiques adaptées, permise par des effectifs allégés, des personnels formés et en nombre suffisant, y compris dans les ESMS.
Les AESH : des acteurs clés mais toujours précaires
Le rapport met en avant le rôle central des AESH dans l’inclusion scolaire, tout en critiquant leur gestion via les PIAL, jugés inefficaces. La Cour des comptes appelle à une meilleure organisation des ressources, sans prôner l’amélioration du statut des AESH.
La FSU-SNUipp réitère ses revendications pour :
- La création d’un véritable statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.
- Une rémunération à raison d’un temps complet pour 24H00 de présence auprès des élèves.
- La suppression des PIAL, responsables de la dégradation des conditions de travail et d’accompagnement.
Une approche budgétaire restrictive qui freine l’inclusion
La Cour des comptes préconise une rationalisation des moyens, refusant une augmentation des dépenses sans réformes structurelles. Elle met en cause le recours massif aux AESH et plaide pour une meilleure articulation des ressources existantes.
Pour la FSU-SNUipp, cette approche comptable nuit à une véritable politique de l’école inclusive. Elle exige une hausse significative des budgets pour :
- Le recrutement d’enseignant·es spécialisé.es et de psychologues scolaires.
- Le renforcement des RASED et des structures d’accompagnement.
- Une formation initiale et continue renforcée pour tous les personnels.
L’inclusion scolaire doit garantir la réussite et l’insertion des élèves
Preuve de l’échec des politiques poursuivies depuis 20 ans, le rapport souligne enfin que les élèves en situation de handicap obtiennent des résultats scolaires inférieurs et sont majoritairement orientés vers la voie professionnelle, faute d’une prise en charge adaptée dès le primaire. Il pointe aussi l’absence de suivi des parcours scolaires et professionnels des élèves.
La FSU-SNUipp insiste sur la nécessité d’assurer un suivi des élèves tout au long de leur parcours scolaire et vers l’insertion professionnelle.
Des recommandations en demi-teinte, un véritable plan d’action nécessaire
Si la Cour des comptes met en avant des enjeux réels, elle reste dans une logique de rationalisation plutôt que d’investissement massif.
Pour la FSU-SNUipp, l’inclusion scolaire ne peut être réussie sans une réelle volonté politique et des moyens à la hauteur.
Le syndicat réclame une école inclusive qui ne soit pas seulement une ambition affichée, mais une réalité concrète, garantissant à chaque élève les conditions nécessaires à sa réussite et à son émancipation.