Penser, réfléchir autrement, ouvrir des portes

Mis à jour le 27.11.22

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UDA 2022 : Dossier autour de la littérature de jeunesse qui "donne l'occasion de penser, de réfléchir autrement et d'ouvrir des portes". Avec Nathalie Brisac, l'Ecole des loisirs, Alain Serres, Rue du Monde, Rascal, auteur, Laurent Corvaisier, illustrateur et Aurélia Fronty, illustratrice.

Dossier : Littérature de jeunesse 

UDA 2022 Nathalie Brisac©Millerand-naja

Nathalie Brisac a été enseignante et formatrice à l’IUFM. Aujourd’hui, elle travaille dans l’édition jeunesse à L’école des loisirs, en savourant toujours les réactions, des enfants lorsqu’ils découvrent, lisent et parlent des livres.

UDA 2022 Alain Serres©Millerand-Les grenades-Naja

Alain Serres, d’abord enseignant en maternelle, a publié son premier livre jeunesse il y a 40 ans. Il en a signé plus d’une centaine, animé de nombreux ateliers de production d’écrits avec des enfants. Il a fondé les éditions Rue du Monde autour d’engagements citoyens et culturels.

 "Donner l'occasion de penser, de réfléchir autrement et d'ouvrir des portes"
Interview croisée Nathalie Brisac et Alain Serres

Quels sont les grands axes de votre ligne éditoriale ? 

NATHALIE BRISAC : C’est de réussir à réunir des enfants différents en leur proposant le meilleur de ce que les adultes peuvent leur donner. Cela veut dire essayer de choisir les meilleurs auteurs et illustrateurs en toute liberté sans jamais leur passer commande, sans cadre pré-établi, sans pré-test et en leur laissant du temps. C’est faire confiance aux créateurs et aux enfants récepteurs. Faire en sorte que le monde des textes et des illustrations se rencontrent pour le plus grand nombre d’enfants possible. Nous sommes juste
des passeurs. L’école des loisirs est une maison d’édition indépendante et de ce fait, a la liberté de se tromper. C’est un luxe car ne pas avoir besoin de résultats immédiats permet la créativité. Ce sont aussi des livres qui durent longtemps. 70% des titres sont des titres du fonds comme Chien Bleu qui est sorti en 1989. Il est toujours au catalogue car pour un enfant de 4 ans, c’est toujours une nouveauté, même si les adultes voudraient parfois changer

ALAIN SERRES : Rue du Monde est née il y a 26 ans avec d’emblée une identité marquée du sceau de l’engagement et de la citoyenneté. Un engagement qui est non pas destiné à mettre des enfants sur des rails, dans une direction unique mais un engagement social, culturel, ouvert aux créateurs. C’est donner l’occasion de penser, de réfléchir autrement et d’ouvrir des portes. S’engager à ce que les enfants aient très tôt des histoires d’amour avec les livres, qu’ils deviennent des dévoreurs de livres, se posent des questions, s’émeuvent, acquièrent de la liberté de penser et de grandir. C’est aussi les transporter dans la rêverie, l’imaginaire et la poésie. Pour cela, les contenus ne doivent pas être trop restrictifs, ne pas les enfermer dans un message. C’est un exercice très difficile où l’on est sur un fil et où à chaque fois il faut faire des choix. Le respect du jeune lecteur nous guide : lui laisser de l’espace, de la respiration dans sa lecture au travers notamment des illustrations qui jouent un rôle primordial

"Pour les familles qui n'ont pas les moyens de faire découvrir des albums de littérature de jeunesse,
si l'école ne le fait pas, qui le fera ?"

Pourquoi aborder avec les enfants des sujets de société difficiles comme le racisme, la guerre, l'esclavage, les migrants, la solidarité  ? 

N.B. : Malheureusement, les enfants vivent dans une société où il y a du racisme, la guerre, des personnes obligées de quitter leur pays. Ils ne sont pas imperméables à ce qui se passe dans la vie de tous les jours. On ne peut pas faire comme si cela n’existait pas ou ne les concernait pas. C’est notre devoir en tant que maison d’édition et citoyens de transmettre et faire comprendre ces situations. C’est aussi prendre au sérieux les enfants car ce sont des personnes en devenir, en train de se construire. Cela ne sert jamais à rien de cacher quelque chose, faire comme si cela n’existait pas ou comme si c’était des sujets qui ne les concernaient pas. À la télévision, ils voient des images difficiles tout le temps. Heureusement que la littérature jeunesse est là car le jeune enfant est l’être
qui se pose le plus de questions : Où j’étais avant ? Qu’est-ce que je serai plus tard ? Pourquoi cette personne dort par terre dans la rue ? Pourquoi les gens se tuent ? Le vrai problème est que les enfants subissent sans pouvoir réagir mais les livres vont les aider à comprendre.

A. S. : Tout cela fait partie de leur quotidien, les enfants prennent la guerre en pleine figure, le racisme fait du mal jusque dans la cour de récré. Tous ces sujets ne sont pas réservés à des spécialistes, à des émissions télé. La littérature jeunesse vise à ce que les enfants ne vivent pas sous cloche, elle nourrit leur réflexion car on le sait, les enfants sont porteurs de clichés de la société, parfois négatifs. La littérature, les ateliers philo ou travailler avec des artistes donnent l’occasion de se poser des questions, aident à construire nos vies individuelles dans une grande histoire collective. Le vivre ensemble est au cœur de la littérature jeunesse. Le livre est un médiateur. Il est très difficile pour des parents, dans le stress et la vie familiale, de trouver le temps de penser à propos du monde, de se projeter dans l’avenir. Le livre est l’objet qui peut réunir pour discuter, penser entre enfants et parents. Encore faut-il que le livre entre dans les foyers. L’école a un rôle extrêmement important d’incitation aux familles pour que le livre entre dans la vraie vie.

"La littérature, les ateliers philo ou travailler avec des artistes aident à construire nos vies individuelles
dans une grande histoire collective"

 Y-a-t-il une façon particulière de raconter une histoire aux enfants ? 

N. B. : Le plus important est comment aborder ces questions. La littérature, la culture, les arts permettent d’en parler avec un pas de côté. C’est le héros préféré qui va subir le racisme, le nazisme… et non soi-même. Cette mise à distance permet d’être partie prenante de cette société sans en subir la responsabilité. Pour les adultes, enseignants, parents, il est important d’avoir des médiateurs que sont les livres pour en parler avec plus de douceur. Les auteurs ont une sensibilité qu’ils transposent artistiquement. On accorde une place essentielle à la fiction. Les émotions, les expériences que vont vivre les personnages du livre sont celles que les enfants peuvent vivre ou ressentir. Cela va les aider à mieux se comprendre et comprendre le monde. Le « happy end » ou une fin ouverte rassure. Chaque enfant peut en faire ce qu’il souhaite et ira là où ça lui fait du bien.

A. S. : Par bonheur, il y en a mille ! Ce qui me fait craquer dans un projet est avant tout l’authenticité, la sincérité de ce que fait l’artiste et la transmission de cette sincérité aux enfants. Quand on s’adresse à des enfants, il faut leur donner la possibilité de se laisser embarquer, leur offrir un espace et de la respiration, qu’il y ait du rythme. L’illustration y joue un rôle clé. C’est une sorte de jardin dans lequel les enfants peuvent se balader sans trop de connaissances assurées, où ils se sentent très libres. Trop souvent, dès que
les enfants savent lire, il y a une tendance à laisser de côté l’image. Or, il y a un enjeu sur la place de l’image, sa construction, savoir s’en régaler mais aussi s’en méfier. Le livre permet de construire le plaisir des images et leur décryptage, c’est pourquoi on accorde beaucoup d’importance aux images dans nos livres

"Les émotions, les expériences que vont vivre les personnages du livre sont celles que les enfants peuvent vivre ou ressentir"

Quelle place pour la littérature à l'école ? Plaisir, loisir ou enseignement ? 

N. B. : Elle devrait avoir une place beaucoup plus importante qu’aujourd’hui. Il y a un recul énorme depuis 20 ans de la présence de la littérature contemporaine dans les classes. C’est triste autant pour les enfants que pour les enseignants. C’est même une aberration quand on voit les résultats PISA où les élèves français ont 20 points d’écart en compréhension de l’écrit et qu’on sait que les enfants qui ont reçu le plus d’histoires ont une meilleure compréhension. C’est d’une injustice folle ! Pour les familles qui n’ont pas les moyens de faire découvrir des albums de littérature de jeunesse, si l’école ne le fait pas, qui le fera ? Un livre, ce n’est pas comme un bonbon, un petit ne peut pas le savourer seul, une médiation est nécessaire. Il faut donner du beau, du rêve aux enfants.

A. S. : Je suis persuadé, depuis toujours et de plus en plus, que la littérature de jeunesse doit avoir une place transversale dans les activités à l’école, des mathématiques aux plaisirs culturels en passant par le sport. Les enfants ont besoin d’émotions, de pensées, le livre est un support idéal, cela devrait être un réflexe. Il faut revenir vers les bibliothèques de classe et les BCD pour que les livres soient à portée de main. Les enseignants ont aussi un rôle très important pour faire vivre la « bibliodiversité ». Les enfants ont besoin qu’on leur donne l’occasion de rencontrer des livres différents. Aujourd’hui, il y a une tendance à se recentrer vers des livres qui
recueilleraient l’unanimité. Face à l’abondance de la production, est exclu ce qui est atypique. Les enseignants voient beaucoup d’enfants et les côtoient longtemps, ils ont donc un rôle important à jouer pour ne pas aller vers des choix qui se resserrent, pour sauver coûte que coûte la diversité et les visions différentes du monde.

"Les enseignants ont aussi un rôle très important pour faire vivre la "bibliodiversité""

UDA 2022 littérature 1©Millerand-Les grenades-Naja

"On est des éponges" !

Rascal est un artiste belge autodidacte. Après avoir fait plusieurs métiers, il décide de se consacrer aux livres pour enfants. A la fois auteur et illustrateur, il écrit le plus souvent des histoires pour d'autres artistes. Il a reçu le Grand prix triennal de littérature de jeunesse de la Communauté française 2009-2012 pour l'ensemble de son œuvre. 

UDA 2022 Rascal©Millerand-Les grenades-Naja

Pourquoi écrire pour les enfants ? 

À la fin des années 80, j’avais acheté chez un bouquiniste un livre de Tomi Ungerer qui s’appelle America. J’ai été touché par ses dessins. À l’époque, j’étais sérigraphe et je travaillais dans la pub, je faisais des affiches pour le théâtre. Pour mes 30 ans, une amie illustratrice, Édith, m ’a offert son livre d’enfance préféré : Les trois brigands, et j’ai eu un coup de foudre. Cette histoire m’a touché à un moment de ma vie où je sentais que j’étais plus riche que ce que j’avais pu donner, comme ce personnage de Tiffany qui interroge les brigands sur ce qu’ils font de tout le trésor qu’ils ont amassé. J’avais envie de faire autre chose et comme Cortès, « j’ai brûlé mon vaisseau ». Je me suis mis à l’écriture car je ne connaissais personne qui pourrait prendre cela en charge. Comme je me sentais dans l’incapacité de dessiner, j’ai sollicité des dessinateurs que je connaissais. Je n’ai jamais voulu transmettre un message mais plutôt une émotion en racontant une histoire.

Où trouvez-vous votre inspiration ?

Les sujets sont souvent inspirés par la personne qui est en face de moi. Si je n’avais pas connu Louis Joos, il n’y aurait jamais eu Le voyage d’Oregon. En ce moment, je fais des livres pour la toute petite enfance, un terrain sur lequel je n’avais jamais mis les pieds. Sans papiers a été déclenché par une info entendue à la radio. J’ai écrit Le sourire du roi après avoir failli perdre un enfant qui s’était fait renverser par une voiture. Ami-Ami par un dessin de loup que Girel m’avait envoyé et comme j’avais vu un film sur les forces du bien et du mal, je suis parti de ça. On est des éponges, une goutte de Prévert, trois gouttes de cinéma, deux gouttes du dessin de Girel et à un moment donné l’histoire sort.

Comment collaborez-vous avec un illustrateur ? 

Je n’ai jamais écrit pour quelqu’un que je ne connaissais pas. J’ai besoin de rencontrer et de sentir des choses. Il y aura une envie commune de travailler sur un sujet et l’histoire va s’élaborer autour de nos deux envies. Généralement, ça part de l’histoire qui est écrite. Je fais des commentaires sur les dessins qui me sont envoyés et réajustés si nécessaire. À la fin, les dessins me reviennent et je vais ajuster mon texte pour expliquer davantage ou éviter de redire ce qui est présent à l’image. Le seul avec qui c’est différent est Louis Joos. Pour Le Voyage d’Oregon, les images existaient et j’ai écrit sur les images car Louis était dans le désir de travailler comme ça.

Ses ouvrages les plus connus
Au monde, L’école des loisirs 2012 ; Monsieur Casimir, L’école des loisirs 2007 ; Tout le monde fait caca, ill. Pascal Lemaître, L’école des loisirs 2011 ; Poussin noir, ill. Peter Elliott, L’école des loisirs 1997.

UDA 2022 Littérature 2©Millerand-Les grenades-Naja

"Une démarche de peintre"

UDA 2022 Laurent Corvaisier©Millerand-Les grenades-Naja

« J’ai toujours dessiné depuis l’enfance, commence Laurent Corvaisier. Sur la table de la cuisine ou au collège où je résumais et j’illustrais les textes ». Une mère attentive qui encourage sa passion, un prof de lycée qui lui conseille d’aller faire ses études à Paris, et le voilà qui quitte Le Havre pour les arts appliqués Duperré avant d’intégrer l’École nationale supérieure des arts décoratifs, illustrations et gravure. À 17 ans, il démarche les éditeurs avec ses carnets de voyage… c’est le début de l’aventure. « La littérature de jeunesse est un accès à l’imaginaire, explique-t-il. J’ai pu y créer un monde qui m’est propre et faire ce que j’aimais ». L’illustrateur se définit comme un peintre qui fait des livres pour enfants. Son inspiration, il la nourrit en « vivant », en rencontrant des gens, des espaces, des lieux, des paysages. « Ce qui m’intéresse, c’est l’intime, le lien entre les formes, les choses, toute forme vivante, l’humain, le végétal, l’animal et les liens qu’il y a entre ces mondes-là ». Dans sa galerie de référence, on croise Fra Angelico, Matisse, Gauguin, Bonnard et Basquiat. Son monde est fait de couleurs, de formes et de surfaces.

Un livre à partir d'affiches

Alain Serres l’a découvert il y a plus de 20 ans dans une exposition et a eu envie de le faire travailler sur un recueil de poésies de Desnos. « Alain est un poète, moi j’ai un dessin poétique, confie-t-il. Il est toujours à l’amorce des projets avec les auteurs et c’est aussi avec lui que j’ai fait mes livres les plus personnels, comme “La famille Totem” ». À Rue du Monde ou ailleurs, il répond le plus souvent à des commandes qui lui imposent d’intéressantes contraintes de formats, de thèmes ou de sujets. Quand il est peintre, il s’impose les règles du jeu. « Une démarche de peintre » qu’il met dans les illustrations d’articles du « Monde » du week-end. Les paysages l’inspirent particulièrement en ce moment et une exposition de peintures sur toiles et sur bois est en préparation pour une galerie parisienne. Son dernier projet est un livre à partir d’affiches qu’il a faites pour le théâtre de Sète et des vues de la ville et des alentours.

"Ce qui m'intéresse c'est l'intime, le lien entre les formes, les choses, toute forme vivante"

Il a illustré entre autres 
Ceci est mon carnet de dessin, Laurent Corvaisier, Rue du Monde, 2016 ; La famille Totem, Alain Serres, Rue du Monde 2008 ; Le pélican,
Robert Desnos, Rue du Monde 2002 ; Idriss petit apprenti, Robert Gaillot, Magnard 2005 ; L’école perdue, Tahar Ben Jelloun, Gallimard Jeunesse 2007 ; Missak l’enfant de l’affiche rouge, Didier Daenincks, Rue du Monde 2009 ; Pff, ça sert à quoi la poésie ?, Jean-Marie Henry et Alain Serres, Rue du Monde 2018.

UDA 2022 littérature 3©Millerand-Les grenades-Naja

"De la couleur et du graphisme à la place des mots"

UDA 2022 Aurélia Fronty©Millerand-Les grenades-Naja

Des cours de dessin quand elle était enfant et une famille où les femmes artistes l’encouragent à tenter une école d’art l’amènent à se former en arts appliqués à Duperré à Paris, en textile. Aurélia Fronty commence par l’impression sur tissu, le travail de la couleur et le graphisme. « Le dessin a toujours été très présent, confie-t-elle. C’est un moyen de dire des choses que je n’arrive pas forcément à exprimer avec des mots. Cela me permet d’élaborer mes pensées, de communiquer mes émotions déjà étant enfant ». L’illustration ? Elle y arrive un peu par hasard. Au cours d’une expo de fin d’année aux arts appliqués, elle est contactée par un éditeur qui lui propose d’illustrer un livre. Les articles de presse qui suivent lui ouvrent la porte de galeries, de l’édition puis de la presse de mode féminine qu’elle illustre. « Début 2000, j’ai été attirée par le livre pour enfants qui offre une très grande liberté, raconte-t-elle. C’était le début des éditions du Rouergue avec l’apparition d’une nouveauté graphique, à la fois une narration mais aussi un champ de liberté artistique ». 

Plusieurs projets en préparation

Comme souvent, c’est l’éditeur qui lui propose un projet et la met en relation avec l’auteur. Avec le texte, elle réfléchit à un univers graphique, à des personnages, elle se documente par rapport à un pays. « Puis, les images m’apparaissent quand je lis le texte, explique Aurélia. Un dessin raconte toujours quelque chose mais au lieu de mettre un mot, je mets une couleur ou un graphisme ». Elle ne se considère ni comme une peintre, ni comme une illustratrice, mais plutôt comme une artisane ou une créatrice. Cette touche-à-tout continue à travailler l’imprimé même si c’est pour d’autres supports que le tissu. Depuis 20 ans, elle dessine des collections pour les parfumeries Fragonard. Elle poursuit aussi des projets plus personnels sur des thématiques qu’elle initie, sur des choses qu’elle vit et qui modèlent son travail. Plusieurs expositions de peintures, de la miniature au grand format, mais aussi un recueil de poésies et un album avec une autrice italienne sont en préparation au fond de son atelier.

"Le dessin est un moyen de dire des choses que je n'arrive pas forcément à exprimer avec des mots"

Ses dernières illustrations 
J’ai le droit d’être un enfant, Alain Serres, Rue du Monde 2019 ; L’ABC du petit philosophe, Pierre Coran, À pas de loups 2018 ; Les plus belles comptines italiennes, divers, Didier Jeunesse2019 ; Les devinettes de la langue au chat, David Dumortie, Rue du Monde 2021.