Une question de métier

Mis à jour le 03.10.18

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À Oléron Sainte-Marie, les évaluations permettent la dispute professionnelle

Sur la circonscription d’Oloron, les évaluations mesurent les progrès des élèves et sont porteuses de disputes professionnelles pour les enseignants.

Tout est parti il y a quatre ans de moments de travail entre les maîtres supplémentaires et ceux de CP de cinq écoles de la vallée d’Aspe dans les Pyrénées-Atlantiques. « Lors de temps de formation, d’échanges de pratiques, on s’est demandé si, lorsque nous parlions des difficultés de nos élèves, nous parlions de la même chose », explique Nathalie Lahirigoyen, « Plus de maîtres » à l’école Xavier Navarrot à Oloron. Les enseignants de ces écoles ont alors voulu disposer d’évaluations qui ne serviraient pas à une simple cotation mais qui permettraient d’accompagner les élèves dans leurs progrès. Avec l’aide de la conseillère pédagogique, ils ont opté pour une même évaluation réitérée quatre fois de la fin de la GS à la fin du CP. Plutôt que de se perdre dans des batteries d’exercices, trois situations complexes ont été choisies : encodage de trois mots et une phrase, compréhension d’un texte et jeu autour de la construction du nombre. 

évaluer pour échanger

« Quand on regarde les supports, il n’y a rien d’exceptionnel, ce qui diffère c’est l’utilisation que nous en faisons lors de temps de parole collectifs. » Lors de ces réunions les professeurs interrogent ensemble ce qu’ils ont relevé comme obstacles d’apprentissage mais aussi les activités et les outils mis en place pour faire progresser les élèves. Les retours des évaluations nourrissent les débats initiaux : la pertinence de changer le texte de compréhension, les moyens de mesurer les écarts sans notation, les compétences évaluées nécessairement enseignées en préalable, la vigilance à ne pas rétrécir les situations de classe à celles des évaluations… « Ce ne sont pas des tests mais des outils pour les enfants et pour nous », continue Nathalie. Pour elle, « observer les progrès plutôt que les manques a permis de sortir d’un certain découragement car on voit tous les élèves progresser. »

Une nécessaire dimension collective

Pour la circonscription, il s’agissait d’impulser une dimension collective dans un contexte rural avec des écoles assez isolées. « Quand on mesure les progrès des élèves et comment les enseignants ont transpiré pour les amener là, on sort d’une appréciation normative du simple résultat et on atteint une évolution réfléchie des pratiques pédagogiques », témoigne Nicole Erbinategaray, la conseillère pédagogique. La démarche a été étendue à l’ensemble des écoles de différents secteurs de collège, dans le cadre de temps de travail institutionnels. Le dispositif est décliné en CE1 sur les mêmes compétences et, cette année, le chantier de réflexion devrait s’étendre au CE2. La mise en œuvre des évaluations reste à l’entière liberté des enseignants et les dynamiques sont diverses, mais ces pionniers ont déjà rallié à leur cause plus d’une quinzaine de classes. Malgré la confusion que les nouvelles évaluations CP-CE1 risquent de créer, la conseillère pédagogique et l’équipe enseignante mobilisée souhaitent poursuivre pour continuer à soutenir leurs pratiques.

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