Sophie Necker, formatrice en Espé: « La résidence d’artiste laisse la place à l’imprévisible, à la maturation. »

Mis à jour le 11.09.17

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Sociologue de formation, Sophie Necker est entrée par la danse dans la recherche sur les pratiques artistiques en milieu scolaire. Elle est aujourd’hui maître de conférences en éducation physique et sportive à l’Espé de Lille-Nord de France et a publié en 2015 avec Sabine Thorel-Hallez « Des pratiques artistiques pour se rencontrer et co-éduquer. Théâtre et danse : vers un mieux-vivre en milieu éducatif ? »

Pourquoi proposer des résidences d’artistes aux classes plutôt que des interventions ponctuelles ? 

Toute intervention artistique, ponctuelle ou plus longue, est bénéfique mais la résidence d’artistes se distingue par son rapport au temps. Cela permet une vraie rencontre dans la durée avec l’art et l’artiste et ainsi co-construire le projet. Cette culture commune est une des conditions de sa réussite. Les différents partenaires ont le temps de s’entendre, d’écouter ce que l’autre propose, de se mettre d’accord sur le projet, ce qu’il contient et quelles valeurs il va porter. Ensuite, cet autre rapport au temps donne une forme de lenteur qui laisse s’installer les choses. Les acteurs peuvent s’en extraire, y revenir, tester. Cela laisse de la place à l’imprévisible, à la maturation aussi. Enfin, la résidence d’artistes permet de toucher plus d’acteurs, de présenter aux parents, à d’autres classes. 

Quels peuvent être les effets attendus sur les élèves? 

Les évolutions se perçoivent à trois niveaux. D’abord dans le regard à soi, dans le rapport à l’autre qu’il soit élève ou adulte et sur l’environnement, l’école, la commune, les lieux artistiques que l’on découvre. Une résidence d’artiste permet de légitimer certains comportements, langagiers ou corporels, qui étaient perçus comme inappropriés. Par exemple des élèves turbulents ou timides se découvrent autrement, sont valorisés. Cela développe la confiance en soi et a des incidences sur le climat de classe. Les plus-values concernent également le langage, la latéralité. Surtout ces connaissances sont associées à du sensible et s’ancrent plus profondément.
Comment cela s’articule-t-il avec le travail de l’enseignant ?
Deux identités et des cultures différentes se rencontrent dans ces projets, celles de l’enseignant et celles de l’artiste. Ce qui compte beaucoup, c’est de parvenir à co-construire le projet pour que l’enseignant trouve sa place. Il est rassuré par ce travail avec un artiste parce que lui-même se sent moins légitime dans ce domaine. Mais c’est lui le professionnel qui a une connaissance précise de sa classe, de ses élèves et sait quelles compétences et quels contenus disciplinaires sont travaillés. Il est le chef d’orchestre qui coordonne les interventions au service de son projet éducatif.

Créations en cours, l a 2e édition lancée

Le dispositif ministériel Création en cours se poursuit en 2017-2018. Il est destiné aux classes de cycle 3 situées « dans les territoires les plus éloignés de l’offre culturelle, en particulier en milieu rural, zones périurbaines et Outre-mer ». Les projets retenus bénéficient alors de 20 h d’intervention d’artistes « dans toutes les esthétiques », musique, théâtre, danse, cirque, arts plastiques ou encore photographie. Les inscriptions sont ouvertes sur le site.

Vidéo de Joëlle Gonthier, plasticienne, sur l'importance de l'expression artistique

Lors de la 16e Université d’automne du SNUipp-FSU à Port-Leucate, la plasticienne agrégée en arts plastiques Joëlle Gonthier est intervenue pour rappeler l’importance de l’expression artistique à l’école élémentaire « dès le plus jeune âge » afin de pouvoir « exprimer son identité et ses idées», se faire comprendre. Elle est l’initiatrice de « La grande lessive », exposition internationale biannuelle de travaux d’élèves sur un fil à linge. Prochaine édition le 19 octobre, plus d'informations sur le site. La vidéo est visible sur la chaîne youtube du SNUipp ici.

A Montereau-Fault-Yonne (77), un festival Brin d'impro

Il y eut d’abord deux classes puis quatre et en 2017 le Festival Brin d’impro de Montereau-Fault-Yonne en Seine et Marne a réuni douze classes de CE2, CM1, CM2 autour de rencontres imaginatives dans la salle communale en mai. A l’initiative de professeurs des écoles passionnés, le festival est ouvert à toutes les classes de la circonscription et devrait être reconduit à la rentrée. Page Facebook « Brin d’impro ».

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