Reportage

Mis à jour le 26.03.18

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A Colmar, deux classes de tout-petits pour une entrée réussie à l’école.

Au cœur de la cité Europe, la maternelle des Primevères ne compte que deux classes, avec une quarantaine d’enfants de 2 à 4 ans, choix de la mairie de Colmar dans les années 1980 pour les zones d’éducation prioritaire, dont cette école est la seule rescapée. « Au début, raconte Caroline Sanchez, PEMF et directrice de l’école, le médecin de la PMI conseillait à certaines familles la scolarisation précoce, la maternelle assurant un rôle de prévention des difficultés. C’est devenu une habitude dans la cité. Et puis la halte-garderie, seule structure petite enfance du quartier, est payante... »
Asma Saktoun, l’Atsem, a un œil attentif sur l’accrochage du manteau et l’enfilage des chaussons d’Hilma qui trouve vite son étiquette et se dirige vers l’un des ateliers. L’enseignante lui montre comment elle doit coller, avec précision, une couronne sur chaque photo de ses camarades. Hugo a choisi de remplir et vider une bouteille avec les boules colorées de carnaval.
Dans la salle attenante, Murielle Lang, l’autre enseignante, propose cuisine, toboggan, lego, dessin, jeux de formes... Youssouf hésite, pleure un peu, ne sait pas trop où aller. « On travaille beaucoup sur l’autonomie mais certains viennent d’arriver et ont besoin d’être sollicités », explique Caroline. Puis Murielle prend en charge les tout-petits. « Il faut plus de souplesse car ils restent peu de temps sur une activité. Ils ont beaucoup de liberté dans leurs choix. C’est le premier contact avec l’école et il doit être positif », ajoute-t-elle. C’est l’heure du goûter, où l’on installe des règles plus strictes. Mehdi, qui a du mal à les accepter, continue à jouer, pendant qu’Isabelle Noll, la deuxième Atsem, emmène quelques enfants aux toilettes ou changer leur couche. Une bonne moitié n’est pas encore « propre ».

2 ans à Colmar

Entre socialisation et apprentissages

Motricité et langage sont les activités premières pour les TPS. « Beaucoup ne maîtrisent pas leur corps. Monter deux marches, s’asseoir sur un banc, suivre un parcours, respecter quelques consignes et les camarades c’est difficile », poursuit Murielle. Les chansons et les sollicitations alternent. « Certains parlent plus que d’autres. Nous conseillons aux parents de privilégier la langue maternelle à la maison ».
« À qui est ce livre ? » Chacun se nomme pendant qu’Alyana, Selim ou Youssora repèrent certaines lettres dans les prénoms. Ayden compte les absents. « À deux ans, on ne peut être ni dans l’injonction, ni dans la pédagogie du modèle, il faut trouver d’autres voies, les zones proximales et capter leur attention. On va vers les attendus de fin de cycle mais tout est une question de rythme et de dosage des activités, une intuition construite par la pratique. Malheureusement, tout cela est quasi inexistant dans les Espé », déplore la formatrice. « Nous accueillons beaucoup d’enfants de familles en difficulté que nous associons le plus possible. Ces enfants ont besoin qu’on leur parle, qu’on symbolise. La réussite est peu quantifiable et pas forcément prédictive de la suite car le milieu familial est prégnant. » Pas de cantine ou de périscolaire pour ces tout-petits qui de fait reviennent moins nombreux l’après-midi.

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