Pédagogie | Remettre à niveau

Mis à jour le 16.07.17

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Remédier à la baisse de niveau des élèves en orthographe suppose de dépasser les analyses simplistes. Au plan pédagogique,
la réflexion est engagée pour faire évoluer les pratiques.

Le débat sur la baisse de niveau en orthographe ne date pas d'hier et agite en permanence l'opinion tant il met en cause des intérêts divergents et relève d'un fort enjeu politique.
En 2010, la DEPP rendait publique une étude réalisée deux ans plus tôt reposant sur une dictée identique proposée à des élèves de CM2 en 1987, puis en 2007. Avec des résultats sans appel : un nombre d'erreurs qui augmente en moyenne de 10,7 à 14,7 et une proportion d'élèves faisant plus de quinze fautes qui atteint 46 % en 2007, contre 26 % vingt ans plus tôt. En 2007, deux professeures en sciences du langage, Danièle Cogis et Danièle Manesse tiraient déjà les mêmes conclusions. Selon leur étude, un élève de 5e en 2005 faisait le même nombre d'erreurs qu'un élève de CM2 d'il y a vingt ans. Les deux auteures allaient plus loin en pointant l'aug
mentation significative des erreurs d'orthographe grammaticale, prin
cipales responsables de cette régression. Face à ce constat, la tendance naturelle est de se tour
ner vers les enseignants et leurs méthodes en oubliant un peu vite que les contenus scolaires évoluent et que l'environnement social et technologique se transforme à vitesse grand V... Si les nostalgiques du certificat d'études prônent le retour au bon vieux Bled et à la dictée-questions comme pivot de l'apprentissage de l'orthographe, la plupart des spécialistes mettent en avant la difficulté de la tâche et en appellent à une approche réfléchie et programmée sur la durée.
Danièle Cogis invite à développer chez les élèves « une attitude de vigilance et de réflexion ». Sa collègue Danièle Manesse rappelle que l'observation réfléchie de la langue n'a de sens que si elle est complétée par des séances d'entraînements mécaniques nécessaires pour donner des repères à ceux dont le seul recours est l'école. Pour Michel Fayol : « Il faut apprendre les mots, les familles de mots, les phénomènes d'accord dans des contextes variés, donner les règles et pratiquer beaucoup ». Evelyne Charmeux insiste sur le travail de prévention des erreurs à l'aide d'une documentation orthographique quand Jean-Pierre Jaffré rappelle l'importance de lier orthographe et production d'écrits. Le débat est riche et nourrit les pratiques enseignantes bien au-delà de la caricaturale dictée quotidienne.


L'ensemble du dossier
- Présentation du dossier
- Pédagogie : Remettre à niveau
- « Pas juste dire : ‘c'est comme ça ' » - 3 questions à Jean-Pierre Jaffré, linguiste
- Dictées flash en équipe : À Lucenay, des séances bien négociées
- Chaillac (36) : Inventer l'orthographe en grande section
- « Un véritable défi sur la durée » - Entretien avec Catherine Brissaud, professeure de sciences du langage

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