Nourrir 9 milliards d'êtres humains

Mis à jour le 30.08.22

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Reportage à Genevilliers où le monde de demain se construit en classe

À Gennevilliers, le monde de demain se construit en classe

Comment nourrir durablement 9 milliards d’êtres humains en 2050 ? C’est la question sur laquelle planchent les élèves de CM1-CM2 à l’école Paul-Langevin de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) située en éducation prioritaire. 

« Le projet est parti de l’analyse des photos de Thomas Pesquet lors de la semaine de la presse, explique Carine Batman, enseignante de CM1-CM2 à l’école Paul-Langevin de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Les élèves ont été interpellés par l’existence de zones très éclairées, sombres, peuplées ou encore désertes. Ils ont très vite compris que cela était lié à l’activité humaine. Les zones arides ont aussi attiré leur attention et la question de la préservation de l’eau, ressource essentielle pour vivre, est apparue ». Adepte de la démarche de l’éducation par la recherche, cette jeune enseignante met tout de suite ses élèves en action. Et des idées d’expériences, ils en ont : arroser en surface ou utiliser une corde ou un système d’oya pour diffuser l’eau directement vers les racines, utiliser l’eau du robinet ou bien celle de l’aquarium de la classe… Plants de haricots et de tomates installés dans des bouteilles en plastique servent de support pour observer et comprendre. 

Expérimenter pour comprendre

Installés en îlots, les élèves observent chaque matin l’évolution de leurs plantes. « Pourquoi les feuilles de la plante arrosée par le système d’oya ont jauni plus que celle arrosée en surface », se demandent les élèves du groupe de Marius. « Ce n’est pas normal, la terre devrait être humide grâce au pot en argile », constate Victor. Après plusieurs hypothèses, Ma-lak et Zakaria se rendent compte que le pot en argile brille. « Il est recouvert d’un vernis », explique l’une, « l’eau ne peut pas passer », ajoute l’autre. Quelqu’un émet l’idée d’utiliser du papier de verre pour enlever le vernis afin de permettre à l’eau de passer. Dans un autre groupe, les élèves se sont rendus compte que les plantes arrosées avec l’eau des poissons avaient eu une meilleure croissance. « Ce sont les déjections des poissons qui nourrissent les plantes et les plantes peuvent donner de l’oxygène aux poissons », détaille Margot en présentant au groupe classe un schéma très élaboré d’une idée de système hydroponique en circuit fermé. L’enseignante demande alors aux élèves de consigner leurs observations par écrit sous forme de dessins légendés dans leur carnet personnel mais aussi à l’aide d’une tablette tactile disponible pour chaque groupe. « Prends la fleur du plant de tomates en photo », demande une élève à Aya. « Ils doivent analyser, se mettre d’accord, produire de l’écrit, choisir la photo la plus parlante pour mettre en valeur leurs observations et faire une présentation au groupe classe », détaille Carine Batman. « Ce travail transdisciplinaire favorise l’autonomie et la confiance en soi, poursuit-elle. Ce sont eux qui prendront les décisions de demain, ma mission est de leur donner les savoirs et savoir-être pour trouver et construire ensemble des solutions ».

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