Nadia, conseillère péda

Mis à jour le 17.06.19

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Cette CPC corse conçoit ses formations comme un accompagnement au cœur du métier

« Mon rôle ? Je crois que c’est de découvrir avec les collègues comment enseigner pour résoudre les difficultés des élèves. » C’est ainsi que Nadia Luccheti définit ses missions de conseillère pédagogique (CPC). Affectée sur la circonscription de Bastia, Cap Corse Nebbiu, elle intervient sur des secteurs urbains, péri-urbains ou ruraux. Une double circonscription en fait où les routes en lacets qui relient les écoles constituent un facteur temps à intégrer dans l’emploi du temps.

Le parcours de Nadia semble marqué dès le départ par la notion de formation. Elle commence dès sa première année en assurant les décharges de maîtres formateurs pendant cinq ans, puis elle tente le CAFIPEMF et devient à son tour maîtresse formatrice. En parallèle, grâce à un congé partiel de formation, elle obtient une licence puis un master de sciences de l’éducation. En 2003, elle devient conseillère pédagogique en langue corse, puis généraliste en 2010. Elle en profitera pour passer le master métiers de l’enseignement, puis un master formation de formateur l’an dernier.

Au plus près du terrain

Mais les diplômes ne font pas les certitudes et Nadia, après quinze ans de CPC, interroge toujours le rôle d’une formatrice, au-delà de la représentation de la « super instit » et doute régulièrement de sa légitimité. « Finalement on a le titre avant d’avoir les compétences, alors on se construit seule. » Elle avoue avoir à ses débuts tenté d’asseoir son identité professionnelle en insistant sur la délivrance des savoirs pour préférer rapidement une réflexion sur les mises en œuvre pratiques et l’observation des PE en classe. « Je m’attache à analyser l’effet maître et je cherche à voir si des principes organisateurs dans la pratique peuvent devenir une expertise transférable pour d’autres. Plutôt que des vérités à révéler, je m’appuie sur des controverses professionnelles provoquées pour mettre ensemble les mains dans le cambouis. » L’adaptation, le tâtonnement, ou encore la mise à distance sont pour elle incontournables. Et en avançant dans son métier, elle s’oriente vers un accompagnement au plus près des contraintes du quotidien, s’adresse à des équipes d’école et fixe avec elles des objectifs modestes pour éviter un sentiment d’irréalisable.

Déstabilisation commune

Nadia ne cache pas son inquiétude face aux injonctions pédagogiques actuelles et commence à percevoir une bascule du rôle du conseiller pédagogique vers une mission de contrôle, hors du référentiel du formateur. « Enseignants comme formateurs, nous souffrons d’une dépossession de nos métiers. Il faudrait d’urgence tordre le cou à cette idée que les enseignants ne savent pas faire, avant qu’ils y croient ! Mon rôle c’est aussi de les sécuriser pour qu’ils osent se mettre en danger. L’école ne peut pas tout compenser, mais elle doit essayer de tout mettre en œuvre pour atteindre les inaccessibles étoiles. Mon travail de conseillère péda, c’est d’aider les collègues à aller vers cette aventure commune ambitieuse. »

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