L'EPS à l'école
Mis à jour le 07.10.21
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Interview de Claire Durand sur les enjeux et l'enseignement de l'EPS
Claire Durand est docteur en sociologie, agrégée d’EPS. Elle est co-autrice de «Enseigner l’EPS à l’école primaire» aux Ed. Dunod
Pourquoi parler d'EPS et pas de sport ?
Souvent confondus chez les élèves, «on va en sport », comme chez leurs parents, et parfois chez les intervenants en EPS, ces deux termes se distinguent pourtant. L’EPS est une discipline scolaire, inscrite dans les programmes. Obligatoire à raison de trois heures par semaine, elle s’adresse à tous les élèves quelles que soient leurs difficultés d’apprentissage. Elle vise le développement des compétences motrices, cognitives, sociales et affectives. Pour faire court, les APSA – activités physiques, sportives et artistiques – sont un support pour apprendre, le sport pratiqué en club vise en premier la performance, même si le sport a aussi des visées éducatives.
Quels sont les enjeux de l'EPS ?
D’abord, la santé car l’EPS passe par le corps et le corps est à la fois le révélateur et l’acteur de sa propre santé physique, mentale et
sociale. 20% des enfants sont en surpoids ou obèses, à ce constat s’ajoutent des difficultés dans la statique vertébrale – dos rond, scolioses – liées souvent à la sédentarité, une malnutrition, de l’anxiété pour 5% des enfants… La situation sanitaire actuelle a d’ailleurs aggravé cet état de fait. L’éducation à la sécurité, à la citoyenneté, l’égalité filles-garçons sont aussi des enjeux prioritaires. En EPS, on peut vivre ensemble concrètement des situations qui responsabilisent, qui permettent de s’exprimer ou qui demandent le
respect mutuel. Malgré les inégalités de départ, l’EPS est à même de proposer à chaque élève une véritable éducation sociale et sociétale.
Quelles difficultés rencontrent les PE ?
Il existe une disparité de conditions matérielles selon les écoles. Le manque de moyens pour assurer une EPS de qualité réduit la possibilité de proposer des modules d’apprentissage variés et en toute sécurité. De plus, le travail avec les médecins scolaires, partenaires pour une éducation à la santé, est devenu impossible à tous les niveaux de l’enseignement. 900 médecins pour 12 millions d’élèves aujourd’hui, contre 1400 en 2016. Malgré ces obstacles, conscients des enjeux éducatifs de l’EPS, les enseignants se mobilisent. Ainsi, de grands projets, souvent pluridisciplinaires et appuyés sur des partenariats continuent à voir le jour.