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Mis à jour le 24.05.23

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Reportage à Paris : découverte collective du pluriel en CP

Pour cette première séance de découverte des marques morphosyntaxiques, Léo Arreto, enseignant à l’école parisienne élémentaire Vauvenargues, situe le contexte disciplinaire. « Ce matin, nous allons faire une nouvelle séance d’étude de la langue. Cela signifie que nous allons essayer de comprendre comment s’écrit une phrase ». Un rappel collectif des connaissances montre que le travail sur la langue n’est pas inédit. Ces élèves de CP en REP récapitulent ce qui caractérise une phrase, affiches cartonnées amovibles à l’appui. « Et elle doit avoir un sens », tient à préciser Émilie. Les élèves ont l’habitude de travailler à partir d’étiquettes de couleur, chacune renvoyant à la nature des mots, ce que rappelle le maître : « le bleu, c’est la couleur pour les noms ». Certain•es proposent alors des exemples, complétés au fil de l’année : animaux, personnes, lieux, objets… Ces étiquettes de couleur visent à décharger les jeunes écrivain•es d’une partie des nombreuses tâches d’écriture et sous-tendent une première catégorisation grammaticale.

Recherches croisées 

L’écriture d’une courte phrase à partir des fameuses étiquettes s’engage alors en binôme. En équipe, tous les mots peuvent être lus, leur ordre négocié... Si pour les élèves, la phrase est une découverte, Léo a choisi scrupuleusement les étiquettes données à chaque duo. « Je voulais vraiment sérier l’objectif, explique-t-il, permettre de repérer les marqueurs réguliers du pluriel ». Ainsi, les phrases à composer sont similaires mais certaines sont déclinées au pluriel. Deux productions sont affichées au tableau, l’une sous l’autre, dans la perspective de les comparer. Après une vérification des critères de réussite de réalisation d’une phrase, la mise en commun met en exergue les différences et découvre progressivement les règles d’accord. C’est d’abord sur l’oral que le maître s’appuie pour faire percevoir les transformations et expliciter les notions de singulier et pluriel. Les élèves relisent chaque phrase et commentent : « Le bébé mange la pomme, il y a un seul bébé et une seule pomme », souligne Doua. « Et dans l’autre, il y a plusieurs bébés et plusieurs pommes », complète Sophia s’appropriant sémantiquement le concept. Les changements sont, ensuite, observés du point de vue de l’écrit. « Il y a un « s » aux mots roses et aux mots bleus dans la deuxième phrase », remarque Hugo au sujet des déterminants et des noms. Le maître institutionnalise en indiquant les marques morphologiques silencieuses selon la nature des mots. « Alors quand il y a plein de bébés, on met un « s » ! », reformule Madyson. Un travail individuel de production de deux phrases, au singulier puis au pluriel, permet un réinvestissement et donne à voir ce que les élèves ont retenu de cette séance. Évidemment, il faudra écrire souvent, au fil des ans, pour aller vers un savoir-faire mais les observations, la verbalisation, la manipulation donnent les premières connaissances de cette règle grammaticale. « L’enjeu est triple, indique Léo. Travailler des difficultés de décodage, de compréhension tout en amenant déjà un regard distancié sur la langue. »

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