Yoga: bien être pour bien apprendre

Mis à jour le 11.12.17

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Des rituels de relaxation ou de "réveil articulaire".

Rituel corporel, relaxation, les techniques de bien-être se développent sous des noms variés dans de nombreuses classes, « Au début je n’osais pas mettre yoga dans mon emploi du temps », témoigne France Vanmerris, remplaçante sur la circonscription de Chanas (38). "Du yoga ? et puis quoi encore?" ajouteront les sceptiques. On imagine une discipline ésotérique venue d’Asie, demandant spiritualité et souplesse pour tenir des postures impossibles… « Mais le yoga pour enfants est une discipline très spécifique », précise-t-elle. Il est laïc déjà, et tourné sur la connaissance de soi, du corps et la maîtrise de ses émotions. Elle-même yogiste de longue date, France voulait faire bénéficier les élèves de ses différentes classes des bienfaits des séances et « redonner une place au corps car dans une journée de classe ils sont beaucoup assis, à écouter, écrire ». Elle a commencé par des séances en CE1-CE2, cinq minutes de « réveil articulaire », mouvements de chevilles, poignets etc. repris par les élèves.

En classe ou dans une salle

Cela permet de se mettre au travail, tout en mémorisant le vocabulaire corporel, articulations, muscles. « Au début je montre puis un enfant joue le chef d’orchestre », et très vite ils proposent des mouvements. La séance de travail qui suit s’en ressent, "plus sereine", souligne l’enseignante, que ce soit en calcul mental ou travail individuel. Le but est que les élèves réutilisent ensuite ces techniques de façon autonome quand ils en ont besoin. Puis France a mené des séances plus longues en salle, dans le cadre d’un cycle d’EPS, tout en se formant à l’université puis avec le RYE, Recherche sur le yoga dans l’éducation, association agréée par l’Education nationale. Avec un jeu de cartes, les élèves ont travaillé des postures, de flexion, d’extension ou d’équilibre, « avec toujours un objectif de confort, de bien-être, pas de performance ». Là aussi, sont nommées les notions travaillées, ce qu’il y a derrière en termes de respiration, de tenue. Avec les plus grands, elle a instauré un carnet de yoga dans lequel les élèves notent leur ressenti en début et fin de séance, les postures réalisées et ce qu’elles leur apportent. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que les enfants allaient prolonger d’eux-mêmes les séances en production d’écrits, contes « La grenouille et les poissons » ou aventure « Au pays de yoga Gouli ».