Où en est-on pour la direction ?

Mis à jour le 22.10.21

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La proposition de loi Rilhac va maintenant passer en commission mixte paritaire. Elle institue une autorité fonctionnelle qui isolerait les directeurs et directrices du reste de l’équipe pédagogique. A Marseille, la mobilisation s’amplifie suite aux annonces présidentielles de recrutement des PE par les directeurs et directrices. Dans le même temps, alors que l'augmentation de certaines décharges est en discussion, les échanges avec le Ministère n’avancent pas sur l’aide administrative.

La loi Rilhac adoptée par le Sénat

La proposition de loi Rilhac a été adoptée par le Sénat le mercredi 20 octobre, dotant ainsi les directeurs et directrices d’une « autorité fonctionnelle ». Le Sénat est allé plus loin que l’Assemblée nationale en ajoutant une « délégation de compétences de l’autorité académique » du recteur ou du DASEN par laquelle « le directeur participe à l’encadrement du système éducatif  ». La proposition de loi n'ayant pas été voté dans les mêmes termes au Sénat qu'à l'Assemblée, une commission paritaire mixte sera convoquée le 16 novembre.

Loin de répondre aux besoins exprimés, la proposition de loi,avec l'autorité fonctionnelle, isolerait les directeurs et directrices d'école du reste de l'équipe tout en augmentant leur charge de travail. Lorsque la loi sera définitivement adoptée, il faudra encore se mobiliser lors de l'écriture des décrets d’application qui en préciseront la déclinaison concrète.

Une mobilisation qui s’amplifie à Marseille

L’annonce présidentielle à Marseille d’une expérimentation généralisable, de recrutement par les directeur·ices des PE a entraîné une forte mobilisation locale. A l’heure actuelle, 80 écoles ont annoncé publiquement refuser ce projet, et une pétition locale unitaire compte déjà près de 2 000 signatures.  L’Académie est d’ailleurs bien en difficulté pour mettre en musique les demandes présidentielles !

Loin de répondre aux besoins du terrain, alors que la vétusté du bâti scolaire marseillais est criante, cette expérimentation résonne avec la loi Rilhac et la volonté larvée du ministre de créer un statut hiérarchique de la direction d'école pourtant largement rejeté par l'ensemble de la profession.

Un dialogue social sans fin…

Les groupes de travail avec le ministère, initiés il y a deux ans, patinent encore et toujours sur les problématiques de temps et de moyens. La rue de Grenelle considère par exemple que la question des aides administratives est résolue par la mise en place des volontaires en service civique...
Les nombreuses interventions syndicales en faveur d'un plan pluriannuel d'augmentation des moyens, ont contraint le ministère à présenter un projet d’augmentation des décharges de direction à la rentrée 2022 après celui de cette rentrée. Le ministère envisageant plusieurs scénarios, la discussion est toujours en cours



Si les augmentations du temps de décharge sont bienvenues et attendues depuis longtemps, elles sont financées par redéploiement de moyens et sont trop parcellaires pour permettre des avancées dans toutes les écoles.