Multi-derby au pays du rugby

Mis à jour le 08.09.23

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Reportage à Tarnos : les rencontres, l'apprentissage et le plaisir du jeu

En terre landaise, la rencontre au stade de Tarnos crée une effervescence qui favorise l’apprentissage et le plaisir du jeu.

« Écarte ! Donne ! », « Allez l’aider ! ». Sur les bords des terrains du stade de Tarnos (Landes), les enseignant•es rappellent par leurs conseils enthousiastes que le rugby est collectif par essence. Ce mercredi matin, c’est particulièrement vrai puisque plus de quatre-cent-vingt élèves se rencontrent. Les mini-matchs s’enchaînent et sur chaque espace de pelouse, un ballon ovale passe de main en main. « J’ai marqué un essai ! », s’exclame la petite Mélodie surprise elle-même de cet exploit inédit. C’est d’ailleurs le premier objectif assumé de cette rencontre entre dix-sept classes de CM et sixième : « Ce n’est pas un tournoi avec des classements », explique Léa Darrieumerlou, enseignante à l’école Jean Jaurès. Les classes ont été sous-divisées selon la maîtrise du jeu afin que celles et ceux qui pratiquent en club n’inhibent pas les plus timorés. « Nous souhaitions que tous les enfants se sentent capables et profitent de ce moment de partage autour de cette activité qui a été le fil rouge de l’année. » En effet, ce projet de liaison initié par Didier Pouyau, professeur d’EPS au collège Langevin Wallon, a permis de multiplier les entrées disciplinaires. Chaque classe a choisi un pays et a travaillé sur son histoire, sa géographie, sa culture par des recherches documentaires en vue d’une présentation orale et d’une exposition à la médiathèque. 

Des singularités à conquérir 

La rencontre sportive finale est un aboutissement motivant les élèves comme l’équipe enseignante. « C’était un engouement général qui donnait du sens aux apprentissages comme aux séances de rugby », témoigne Coralie Soutiras, collègue de Léa. Ce jour-là, les élèves sont d’autant plus stimulés qu’ils jouent en présence de joueurs du club de l’Aviron bayonnais, dont ils ont pu voir un match. « Partager notre passion pour ce sport, dans ce contexte de transmission culturelle, est un moment particulier pour nous aussi », témoigne Yann David, le trois-quarts centre qui enchaîne les autographes. Une satisfaction partagée par Delphine Plantet, ancienne joueuse de l’équipe de France : « En voyant les enfants enthousiastes, je n’ai pas pu m’empêcher de coacher un peu ! ». 

Le jeu prend des tonalités différentes selon les groupes. Ici, l’effet grappe autour du ballon ovale s’estompe au fil des matchs, là-bas la vitesse de déplacement reste modérée mais le jeu est plus déployé, ailleurs les plaquages sont plus réguliers. Les PE sont même étonnés du plaisir généralisé des élèves et des progrès constatés. « C’est un jeu d’évitement et d’opposition où il faut aussi percevoir quand se dessaisir du ballon », précise Coralie. « Le plus compliqué, davantage encore que l’appréhension du contact physique, était de comprendre qu’il fallait avancer en faisant des passes en arrière, remarque Bruno Maia de l’école Jean Mouchet. C’est quand même une déconstruction ». « Ce sport est à la fois collectif et individuel. J’aime zigzaguer entre les joueurs pour faire avancer », explique Francesca, ravie de cette pratique sportive qui a également permis de déconstruire des stéréotypes de genre. Et comme la coupe du monde se joue à partir de septembre, rendez-vous est pris pour poursuivre ces premiers apprentissages dès la rentrée.

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