SEGPA, un vécu scolaire positif
Mis à jour le 25.11.25
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Publiée en octobre 2025, une note de la DEPP (Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance) analyse les SEGPA au regard de données statistiques récentes. Au-delà du constat d'une implantation inégalitaire, elle note un différentiel de vécu scolaire à la faveur de ces structures qui restent, pour la FSU-SNUipp, indispensables pour les élèves les plus en difficulté.
Dans quel type d’établissement ?
À la rentrée 2024, 1 collège sur 5 (19 %) disposait d’une Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA). Ces structures - qui accueillent environ 2 % des collégien·nes, soit près de 81 000 élèves - sont très majoritairement publiques (94%) et situées en milieu urbain et socialement plus défavorisé. Les établissements proposant une SEGPA accueillent en moyenne des élèves plus en difficulté ; de même, 85% de ces collèges cumulent d’autres dispositifs (ULIS, UPEAA…) contre 46% pour les autres.
Notons qu’en 2012, près de 97 000 élèves étaient scolarisé·es en SEGPA. Cette baisse d’effectif notable, d’environ 18% en 12 ans, s’est souvent accompagnée de fermetures de divisions (440 depuis 2014), fragilisant des structures pourtant nécessaires.
Devant quel·les professeur·es ?
La note indique que 25 % des enseignant·es de SEGPA viennent du premier degré. Les équipes y sont légèrement plus jeunes et moins féminisées que la moyenne des enseignant·es du collège.
La DEPP décrit, sans le valoriser, un corps d’enseignant·es polyvalent·es, qui y assure principalement l’enseignement du français, des maths et de l’histoire-géographie. Elle passe sous silence la spécificité des compétences professionnelles de ces enseignant·es : pédagogie différenciée, relation éducative, construction de parcours adaptés, travail en partenariat avec le médico-social et les structures d’insertion et d’orientation.
Pour quels élèves ?
Les élèves de SEGPA, principalement des garçons, sont majoritairement issus de milieu social défavorisé : l’Indice de Position Sociale (IPS) de leur famille étant en moyenne de 77, contre 96 pour les autres élèves du même collège. La plupart (85%), confronté·es à des difficultés graves et persistantes, se maintiennent dans cette structure durant toute leur scolarité de collège et sont ensuite inscrit·es dans la voie professionnelle ou en CAP. Plus de 10% semble déscolarisé·e après la troisième, contre 4% pour les autres élèves.
Malgré leur scolarité dans des établissements souvent défavorisés, les élèves de SEGPA expriment un ressenti plus positif de leur scolarité que les autres collégien·nes. Ainsi, la grande majorité (93%) déclare se sentir bien dans son établissement et dans sa classe, et avoir une bonne relation avec les autres élèves et leurs professeurs (84 et 83 %). Ils et elles déclarent également être aidé·es par leurs professeur.es plus souvent que les autres (96% contre 89%) et pensent davantage que les professeur.es encouragent les élèves et s’intéressent à leur avenir.
La SEGPA réduit le décrochage, recrée du sens scolaire et raccroche élèves et familles au service public d’éducation. Dans un collège unique qui peine à réduire les inégalités, la SEGPA reste une structure qui permet aux élèves d’être en réussite et d’avoir un vécu positif de leur expérience collégienne.
La FSU-SNUipp réaffirme son attachement au maintien des SEGPA dans le paysage éducatif public. Ces structures répondent à un besoin non couvert par le collège dit “ordinaire”. Leur disparition ou dilution dans un collège sans moyens, loin de la dynamique inclusive que nous revendiquons, reviendrait à priver les élèves les plus en difficulté de l’environnement qui leur réussit.