Enseigner le changement climatique

Mis à jour le 30.08.22

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Interview de Nicolas Demarthe, centre pilote Lamap de NOgent-sur-Oise

NICOLAS DEMARTHE, professeur des écoles en charge de la coordination du centre pilote La main à la pâte de Nogent-sur-Oise.

FsC 484 Dossier écologie Nicolas Demarthe

Comment enseigner le changement climatique ?  

L’éducation au changement climatique, l’ECC, est un enseignement transversal qui concerne les sciences, l’enseignement moral et civique, les maths, l’histoire, la géographie, les arts visuels... Si l’on veut agir et sensibiliser les enfants, il faut d’abord qu’ils comprennent les enjeux. Un tel projet nécessite de construire une progression avec un premier travail qui sera d’expliquer, de débattre, de questionner, de pointer des faits tangibles. Puis vient le temps de l’expérimentation où l’on peut aborder de nouvelles notions - sur la fonte des glaces, les océans, les terres émergées - en s’appropriant une démarche. Et dans un dernier temps, réfléchir à des pistes de solutions. Cet enseignement, à visée citoyenne, demande un certain investissement de la part des enseignants et une continuité sur le cycle 3. Il est praticable sur tous les territoires avec des ressources et des scénarios adaptés. Ces propositions scientifiques ne sont, cependant, pas accessibles pour les cycles 1 et 2 où l’on privilégiera un travail sur la biodiversité. 

Quels sont les écueils à éviter ?

On sera attentif lors des débats à ne pas provoquer de l’éco-anxiété. Ce serait contreproductif et risquerait de pousser les élèves au déni. Il faut trouver un équilibre entre information et sensibilisation, sans oublier de travailler sur les émotions. Le but est de leur donner envie de se mobiliser. Je conseillerais aux enseignants de ne pas vouloir aller trop vite et d’éviter un enseignement lacunaire qui ne serait pas pertinent en termes de compréhension pour les élèves. Pour qu’il soit compris des élèves, le cadre du projet doit être structuré avec un minimum de rigueur et d’exigence. Le dernier point serait d’aller au bout de la démarche. On a une grande responsabilité vis-à-vis des enfants qu’on ne peut pas laisser au milieu du gué. L’éducation au changement climatique ne doit pas s’arrêter aux portes de l’école.

Quelles ressources ? 

L’ECC n’est qu’une partie de l’éducation au développement durable, dont la plupart des actions concerne le tri des déchets. Il a donc fallu d’abord créer de la visibilité et identifier les besoins. La main à la pâte a croisé ses propositions avec celles de l’« Office for Climate Education » pour produire des ressources et proposer des formations qui, malgré une demande croissante des enseignants, ne sont pas suffisamment déployées dans le plan académique de formation. Nous proposons des modules clés en mains tels que « Le climat entre nos mains » pour le cycle 3. Les enseignants peuvent les utiliser partiellement, s’en inspirer, trouver des partenaires et des relais, comme les CPIE* présents dans chaque département. La restitution des projets de classe lors des soirées école-familles améliore le climat scolaire et renforce l’enjeu sociétal. Enfin, il est toujours intéressant et mobilisateur que les élèves rencontrent des scientifiques qui racontent leurs aventures.
* Centre permanent d’initiatives pour l’environnement

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