Adaptations didactiques

Mis à jour le 08.09.23

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Itv de Christine Amans-Passaga, maître de conférences Staps à Toulouse 3

Christine Amans Passaga est maître de conférences Staps, laboratoire UMREFTS/Toulouse 3.  Elle est engagée dans des recherches en didactique de l’EPS dans le 1er degré.

FsC 492 Dossier jeux co Christine Amans Passaga

Quelles adaptations didactiques ?

Il faut adapter une pratique sociale pour qu’elle conserve son essence et qu’elle soit en résonance avec l’école, en tenant compte des caractéristiques d’un public à un âge donné. Cela pose la question du choix des objets d’enseignement : en sports collectifs, quels sont les pouvoirs moteurs que les élèves vont pouvoir construire pour se rapprocher d’une motricité de handballeur, de volleyeur… ? On les définit comme des savoir-faire associés à des savoirs sur le faire, deux éléments combinés qui vont permettre de produire des habiletés motrices efficaces. Les enjeux didactiques de la séquence doivent être clairs pour l’enseignant, qui va les rendre explicites aux élèves afin qu’ils objectivent et verbalisent ce qui permet d’atteindre le but du jeu : la stratégie, les critères de réalisation, en faisant le lien entre tactique et technique. La question de l’objectivation de ces apprentissages se pose également : il est important à la fin d’une séquence de pouvoir repérer ce qui a été construit. 

Quelle place pour le plaisir ?  

Le plaisir immédiat pour l’élève réside dans la nature et la qualité des sollicitations. Il est dans le défi qui est proposé à l’élève, à l’équipe, au fil de la pratique pour atteindre un critère de réussite mais aussi dans la quantité d’actions. Cela pose la question des allers-retours entre temps moteur et temps réflexif. Et puis il y a le plaisir qui est dans la réalisation et l’objectivation par les élèves de leurs progrès durant la séquence : celui de chacun, celui de l’équipe sur lesquels professeur et élèves doivent s’accorder. On peut motiver les élèves autour de projets en lien avec le but du jeu : « Comment y parvenir au mieux ? ». Quand on interroge les élèves, individuellement ou par équipe, ils sont capables d’évoquer les progrès qu’ils ont faits et en quoi cela les valorise, et le plaisir qu’ils en retirent.

Comment faire sans les intervenant.es ?

La formation initiale est insuffisante pour faire face à cette polyvalence sur les APSA*. Mais il n’est pas rare d’avoir un ou deux enseignants dans une école, au profil plus porté sur l’EPS, passés par les Staps ou investis dans les pratiques sportives comme pratiquant ou entraîneur… Ce sont des leviers pour les équipes, pour construire et confronter des pratiques d’enseignement. Les conseillers pédagogiques EPS sont aussi des ressources à solliciter. Il y a enfin un enjeu fort dans la conception de formations permettant de co-construire, entre formateurs, chercheurs éventuellement et enseignants, des outils didactiques, pour faire vivre aux PE les situations de référence et d’apprentissage, puis les accompagner sur les séquences avec leurs élèves. Concernant l’auto-formation, c’est compliqué mais des enseignants, qui n’étaient pas « spécialistes » d’EPS, ont construit au fil des expériences une démarche de traitement des APSA, une réflexion fine sur ce qu’elles offrent comme richesse.
*Activités physiques, sportives et artistiques

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