« Retrouver l'envie d'apprendre »

Mis à jour le 13.05.19

min de lecture

Serge Boimare est psycho-pédagogue, il prône la lecture quotidienne de textes fondateurs

Retrouver l’envie d’apprendre car on peut la perdre ?

Bien sûr. La conquête des savoirs, comme apprendre à lire et à écrire, impose une confrontation à des contraintes incontournables, reconnaître ses limites, supporter d’attendre, accepter des règles, affronter l’incertitude … Cela peut poser de sérieux problèmes à certains enfants. Celles et ceux qui n’ont pas été préparés au cours de leurs premières expériences éducatives à rencontrer ces exigences. Ces élèves voient ressurgir des émotions excessives, des idées d’auto-dévalorisation ou de persécution qui bloquent leur capacité à penser.

Pourquoi s’appuyer sur les textes fondateurs ? 

Les contes, la mythologie abordent les grandes préoccupations humaines et s’adressent directement au désir de savoir souvent très vif chez les élèves qui ne supportent pas les contraintes de l’apprentissage. C’est donc une excellente façon de mobiliser leur intérêt et leur participation active dans la classe avant de les ramener à l’envie d’apprendre. Ces textes les aident à organiser et à sécuriser leur monde intérieur et deviennent un point d’appui pour relancer leur capacité à penser, indispensable aux apprentissages. Enfin, ces textes ont contribué à organiser notre mode de vie, notre façon de penser, nos croyances…

Quelle utilisation en classe ?

Le travail avec des équipes enseignantes a permis de préciser le protocole. L’idéal est de commencer chaque journée de classe par une séance d’une heure, d’abord une lecture orale du texte par l’adulte, suivie d’un débat puis d’une expression écrite. Nous conseillons, jusqu’à la Toussaint, des récits courts d’un épisode comme les contes de Grimm pour franchir cette étape de l’écoute car certains élèves peinent à se fabriquer des images à partir des mots. Puis cela peut être des récits par épisodes *. Ce protocole se destinait au départ aux plus en difficulté mais il permet de gérer l’hétérogénéité d’une classe. En créant au fil des séances un patrimoine culturel commun et en fournissant des supports qui permettent à l’ensemble de s’entraîner à penser, à s’exprimer et à écrire. Les équipes enseignantes témoignent du plaisir à retrouver l’intérêt des élèves, leur participation active et la relance de leur « machine à penser ». 

* « Le feuilleton d’Hermès », de Thésée et d’Ulysse de Murielle Szac, Bayard jeunesse et à venir : celui d’Artémis.

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