Profession : enseignant.e

Mis à jour le 25.10.23

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Itv de Marlaine Cacouault, professeur en sociologie, sur le ressenti du métier.

Marlaine Cacouault est professeur émérite de sociologie et co-autrice de l'ouvrage « Professeur∙es des écoles :
sociologie d’une profession dans la tourmente », Éd. L’Harmattan, Logiques sociales, 2023.

FsC 493 Métier Marlaine Cacouault

Vie familiale et métier, qu'en pensent les PE ? 

Les trois quarts des PE estiment que le métier permet de s’investir dans les deux domaines que sont la vie familiale et la vie professionnelle, mais beaucoup considèrent le métier comme envahissant et sont sceptiques sur une compatibilité harmonieuse. Ce sentiment est plus prégnant pour les débutants dans le métier. Les PE reconnaissent que l’organisation du travail dans la journée permet d’être davantage en phase avec leur(s) enfant(s) et que leur qualification aide à mieux suivre et comprendre leurs parcours scolaires et leurs difficultés éventuelles. Mais cette double casquette entraîne une charge mentale importante et des préoccupations
constantes. Les enfants restent un motif de travail à temps partiels, néanmoins il est aussi utilisé pour mieux faire le métier et pratiquer des activités de loisirs, associatives ou créatives. Dans les faits, en raison d’un manque de temps, ces dernières sont très réduites, surtout pour les femmes. 

Le métier a évolué, en quoi cela déstabilise-t-il la profession ? 

Depuis les années 2000, la profession fait face à une avalanche de réformes avec des exigences formulées à la fois à l’échelon national et local. L’organisation et le travail lui-même se trouvent modifiés. Par exemple, la réforme qui vise à l’inclusion des élèves à besoins
éducatifs particuliers rend le travail plus compliqué sans que les PE aient les moyens et la formation nécessaires, sans qu’ils soient aidés par un personnel formé pour faire face aux difficultés. D’autres réformes, comme celle du livret personnel de compétences, demandaient déjà des heures de travail supplémentaires. Les PE doivent de plus en plus rendre compte de leurs pratiques à une hiérarchie qui ne les soutient pas toujours suffisamment. Ils se sentent souvent usés, peu reconnus et remis en cause dans leur professionnalité. Ils estiment ne pas être rémunérés à la hauteur de leur qualification et de leur investissement quotidien. 

Qu'est-ce qui motive les PE à conserver leur profession ? 

Ils ont choisi cette profession pour contribuer à l’épanouissement intellectuel et social de jeunes enfants, c’est un métier considéré comme socialement utile et qui participe à la formation du citoyen. C’est une motivation forte et ce quel que soit l’âge des PE. L’autonomie est aussi mise en avant, la salle de classe est définie comme le lieu du « bonheur ». La solidarité et la collégialité sont également présentés comme permettant de tenir dans le métier, surtout quand les conditions d’exercice sont difficiles.

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