Les casques bleus de la récré

Mis à jour le 18.03.20

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Reportage à l'école de Chavagnes, en Vendée.

À l’école publique de Chavagnes, en Vendée, les enseignantes ont misé sur une médiation par les pairs pour apaiser les conflits des récréations.

Florent, Iris, Kellan, Louis et Mary font partie de la troupe de médiateurs et médiatrices de l’école Jules Vernes de Chavagnes (85). « La médiation, ça permet de régler les soucis moyens, explique ainsi Florent. Les insultes, les bagarres, les petits vols et autres embêtements qui peuvent avoir lieu à la récré. » « L’important, précise Iris, c’est de comprendre ce que chacun a vécu. »
16 élèves du CE2 au CM2 ont appri à gérer les conflits des cinq classes de l’école primaire et ont obtenu leur diplôme. Les médiations s’organisent sur sollicitation, via les enseignantes, et relèvent d’un protocole précis. Si le cadre peut paraître strict, sa rigueur permet de définir l’objet précis de la médiation pour éviter tout malentendu. Des outils viennent en appui : règles d’or, étapes de la médiation, fiche de médiation à signer... Mary rappelle que « c’est une solution sans gagnant ni perdant ». En effet, il ne s’agit pas de sanctionner mais de permettre une écoute et de négocier ensemble une solution. Des excuses mutuelles orales ou écrites, des dessins pour les plus petits, un éloignement temporaire, ce sont les deux protagonistes qui décident.
C’est suite à un constat de micro-violences récurrentes et d’une dégradation du climat scolaire que l’équipe enseignante a eu l’idée de tenter la médiation par les pairs. Si l’impulsion est venue de Céline Pelletier, enseignante des CM1-CM2 et directrice bénéficiant d’un quart de décharge dédié au climat scolaire, l’importance de la cohésion de l’équipe et de son implication est essentielle. Le département de Vendée a en effet mis en place des binômes spécifiques CPC et directeur ou directrice ainsi que des formations pour soutenir les équipes volontaires autour de projets relatifs au climat scolaire. La formation préalable des maîtresses et le suivi ont constitué des leviers d’engagement car le lâcher prise n’est pas si facile. « Il faut accepter que les élèves apportent eux-mêmes les solutions, même si parfois ils nous remettent en question. Mais c’est la mise en ordre de nos valeurs pédagogiques qui a donné un cadre commun et nous permet de faire équipe dans la bataille. »

Les casques bleus

Une démarche non isolée

La mise en œuvre d’autres dispositifs tels que des conseils de vie de classe hebdomadaires, un conseil d’enfants mensuel, le parrainage des plus petits par les plus grands, un travail sur les émotions dès la maternelle et des activités inspirées de la communication non violente constituent aussi des appuis essentiels. Delphine, la maîtresse des CE2-CM1 précise que si les élèves se sont bien approprié la démarche et que l’on constate une responsabilisation forte, un accompagnement discret et des étayages par les adultes sont nécessaires. Elle remarque une cour de récréation plus zen et une cohérence d’école autour de valeurs partagées. Ce que confirment Elsa, Léona et Shana, qui ont bénéficié chacune d’une médiation. « On avait un problème d’amitié entre filles et on se disputait souvent, explique Léona. Chacune a raconté sa part, on a pu se mettre à la place de l’autre, ça faisait du bien ». « Maintenant, on peut dire tout ce que l’on a sur le cœur sans médiateur. On a appris à se parler » insiste Elsa.

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