Graines de parleurs

Mis à jour le 06.11.19

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En éducation prioritaire, l’école des Hautes Saules de Blois (41) relève le défi.

« Apprendre du vocabulaire pour apprendre du vocabulaire n’a pas de sens. Le vocabulaire doit être au service de la compréhension », explique Stéphanie Jollet-Faron, directrice de l’école maternelle Hautes Saules à Blois (41). Dans cette équipe, l’apprentissage du langage est au centre des préoccupations. Il faut dire que la grande majorité des élèves qu’elle accueille sont de milieux populaires, d’où le classement en Rep+ de cette jolie petite école située au milieu d’un petit bois qui, lui, est entouré de barres HLM. Loin de se morfondre sur le niveau lexical de leurs élèves, les quatre enseignantes et enseignants se sont retroussés les manches. Ici il ne s’agit pas seulement d’ateliers de langage ou de lecture d’histoires, c’est le langage dans toute sa dimension qui est abordé. Le langage pour pouvoir exprimer ses sentiments, pour raconter ce que l’on fait et aussi, bien entendu, pour raconter une histoire. « Pour qu’un enfant accepte de nous parler, il faut qu’il se sente rassuré, mis en confiance et considéré. C’est essentiel et cela favorise la communication et les échanges entre enfants, entre enfants et adultes, entre parents et enfants et entre parents et enseignants », explique Stéphanie.

Des lectures publiques avec les parents dans l’école

L’un des projets-phares de l’école, c’est la participation au festival Graine de lecteur, action qui réunit enseignantes et enseignants, parents et associations lors de lectures publiques d’albums dans l’école. À l’issue de la séance, l’auditoire vote pour son histoire préférée. Et c’est à partir de celle-ci que l’équipe pédagogique va organiser l’apprentissage du langage. L’an passé, c’était Alice au pays des merveilles. Les élèves ont créé un spectacle s’en inspirant. Et pour cela, il a fallu travailler le champ lexical des animaux, du temps, de l’espace, de la magie, du rêve et des jeux. Est venu ensuite le temps de la production d’écrits, les élèves ont ensemble dicté leur propre histoire. « À partir des représentations des élèves, nous avons écrit "Barbara au pays des songes". Les enfants ont voté pour choisir des prénoms, des lieux, des actions. Ils ont dû justifier leur choix auprès des autres. Et pour finir, ils ont mis en scène cette histoire, fabriqué les décors et présenté le spectacle devant leurs camarades d’élémentaire et leur famille. En définitive, s’ils ont pu s’emparer du projet, c’est parce qu’ils ont pu en parler ». Les albums Narramus, ou à la manière de, sont aussi visibles sur les présentoirs de toutes les classes. Depuis plusieurs années, toutes utilisent cette méthode qui propose d’apprendre à comprendre et à raconter *. « Nous avons réalisé un album par niveau d’enseignement et même les CP s’y mettent cette année ». Alors clairement, Stéphanie ne revendique pas d’avoir trouvé une recette magique pour résoudre les difficultés de langage de ses élèves, mais elle et ses collègues constatent, dès la moyenne section, certains progrès et chez les GS une forme d’assurance qui leur permet d’aller raconter leur histoire aux élèves de CP. * Cf Fenêtres sur cours n° spécial UDA 2018

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