Frédérique Lalouette

Mis à jour le 17.06.20

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Portrait : le bonheur est dans le cycle

Frédérique Lalouette a fait le choix de travailler en classe cycle dans une école maternelle. Elle y trouve une qualité de travail d’équipe et un climat où on prend le temps d’apprendre en s’entraidant.

Frédérique Lalouette

« Plutôt que de viser la performance, on s’appuie sur l’entraide ». C’est une des raisons qui motive Frédérique Lalouette à enseigner en classe cycle. En 2014, quand elle est arrivée sur l’école maternelle de Bouguenais (Loire-Atlantique), elle savait que l’équipe travaillait en classe multi-âge. « J’ai choisi en connaissance de cause, mais le climat au sein de l’école et le travail collectif étaient déterminants pour moi », explique-t-elle. Venir au travail avec plaisir est un critère incontournable pour Frédérique. Elle se souvient, en effet, d’un certain dégoût de l’école ressenti par son petit frère lorsqu’il avait sept ans. Cet enfant qui n’aimait plus jouer ni à l’école, ni à la maison, est un souvenir qui l’a marquée. À l’époque, elle s’était dit que cela devait être très difficile d’être maîtresse et de motiver tous les élèves. Après 20 ans comme agent de voyage, elle se sent à nouveau interpellée par « les rouages de l’apprentissage et curieuse de comprendre comment on s’approprie les savoirs et les savoir-faire ». Alors, elle reprend des études et est appelée sur liste complémentaire dans le Maine-et-Loire. Elle fait ainsi ses premiers pas de maîtresse en SEGPA, en ZEP, puis sur des compléments de service avant d’intégrer la Loire-Atlantique.

Des collectifs apprenants

Avant de se lancer dans ces classes cycles, elle avoue avoir été effrayée a priori par la complexité de la gestion des groupes, le poids de l’organisationnel. Puis, elle s’est dit que finalement, même avec une seule classe d’âge, il y avait plusieurs niveaux. Elle apprécie particulièrement l’entraide que cela fait naître entre les maîtresses qui ont des PS-MS-GS. Les décloisonnements, les connaissances des enfants et les réflexions partagées, les outils mutualisés, les disputes professionnelles, les décisions collectives sont autant de stimulations professionnelles. « Cela permet aussi une cohérence de suivi ».
En fin de PS, les enseignantes « rebrassent » ces élèves pour une nouvelle répartition, mais les MS poursuivent en GS dans la même classe. « C’est un plus car les plus grands connaissent le fonctionnement de la maîtresse et peuvent tutorer les autres. » Même si Frédérique regrette de ne pas assez jouer sur les différenciations inter-niveaux, elle estime que cette configuration favorise des aménagements multiples et riches. Des groupes mixtes sont élaborés en langage, des situations problèmes sont mises en œuvre en utilisant les propositions de toutes et tous, sans distinction de la classe d’âge, parfois au contraire, les ateliers se font distinctement pour les PS, les MS et les GS. L’enseignante profite aussi des moments particuliers du début d’après-midi lorsque les petites sections sont à la sieste et que sa classe de 28 élèves est allégée. « Cette classe multi-âge correspond à mes valeurs. Elle me donne la joie de les voir grandir, de gravir avec eux les marches de l’apprentissage au fil des années. », rapporte Frédérique. Même si, à quelques mois de sa retraite, ce plaisir de profiter d’une progression apaisée aura sans nul doute été bousculé par le confinement.

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