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Mis à jour le 13.05.19

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Dans plusieurs écoles savoyardes, la moitié des apprentissages se fait in english

« Fourty times twelve ? » Le calcul aurait déjà perdu bien des adultes mais dans le CM1-CM2 de l’école de Saint-Baldoph, près de Chambéry (73), les mains se lèvent : « Four hundreds and eighty ! » trouve Paul. C’est que dans cette école, comme dans deux autres du département, la moitié de la classe se déroule en anglais. Ceci dès le CP. « En maternelle, nous essayons d’être environ à un tiers », explique Aurélie, l’une des maîtresses. « En petite section avec les comptines, des jeux. Dès la moyenne section, ce sont les rituels, certaines consignes d’EPS, une partie des maths et tous les albums de jeunesse ». 

Dès le cycle 2, les mathématiques, l’EPS, la musique et une partie de l’EMC se font all in english avec un ou une maîtresse quasi-bilingue. Les autres domaines sont enseignés en français avec un ou une de ses collègues. « Au début je ne comprenais… rien ! » sourit Lily-Rose arrivée en cours d’année, mais « avec du soutien en petit groupe et l’aide des camarades, ces élèves rattrapent très vite les autres », relate son enseignante Marie. Le niveau de compréhension orale des élèves de cycle 3 est en effet impressionnant, même si l’expression orale reste plus hésitante. Ils peuvent s’aider de l’affichage, demander « What’s the english for ? » et « ils apprennent à contourner les difficultés en reformulant ce qu’ils veulent dire », continue la maîtresse. Les plus-values sont linguistiques mais également transversales : « Ce sont des élèves qui osent plus se lancer ». La vigilance se porte sur les plus fragiles, « pour que l’enseignement immersif ne creuse pas les difficultés. » En cas de besoin, l’enseignante prend un petit groupe à part et reformule en français pour s’assurer des acquis.

Supports home made

Ce programme s’appelle EMILE (Enseignement d’une matière par l’intégration d’une langue étrangère). Une méthode dite aussi d’ immersion, selon le principe du « bain de langue » qui permet véritablement d’intégrer une autre langue en l’entendant et en la parlant en continu. Plusieurs académies, dont celle de Grenoble, ont fortement incité leurs écoles à rejoindre l’expérimentation. Condition sine qua non : des enseignantes et enseignants maîtrisant suffisamment la langue. Peu à peu, au fil des départs, la moitié des postes de l’école a été réservée à des PE quasi bilingues, de par leur parcours personnel car pas de formation prévue en amont. Marie ou Christèle ont suivi des études d’anglais et passé une ou plusieurs années à l’étranger. En aval, chaque année une partie des animations pédagogiques sont consacrées au programme mais pour les ressources, les supports, c’est tout home made : « Le projet c’est 50 % en anglais mais en gros… débrouillez-vous », témoignent les enseignantes. Elles ont passé des heures à traduire leurs supports mathématiques, leurs affichages, à trouver des albums de jeunesse dans cette langue. Elles souhaiteraient donc des animations pédagogiques et des ressources à disposition, ainsi que des moments d’échanges dans le temps de travail.

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