Élus du personnel, donner de la voix

Mis à jour le 12.12.18

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Un rôle essentiel pour défendre les personnels tout au long de l'année

Du 29 novembre au 6 décembre, les personnels de l’Éducation nationale ont participé aux élections professionnelles qui permettent de désigner leurs délégués et représentants dans les instances représentatives. Ce scrutin est toujours un grand moment de la démocratie autour duquel tout un pan de la culture sociale des enseignants se joue. En effet, les espaces démocratiques qui leur permettent de se faire entendre, de faire valoir et défendre leurs droits, ne se sont pas ouverts en un jour. Ils sont le fruit de plus d’un siècle de détermination pour être reconnus en tant qu’interlocuteurs de leur administration et du pouvoir politique. Les avancées se sont faites progressivement, les dernières de manière assez récente, les Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) n’ont vu le jour à l’Éducation nationale qu’en 2010. 

Les délégués représentent les enseignants et interviennent toute l’année à leurs côtés auprès de l’administration pour défendre leurs droits dans le déroulement de leur carrière, au moment de changer d’échelon, de poste, de département, quand se décident les ouvertures et fermetures de classes et donc les moyens donnés à l’école. Tous ces éléments qui rythment le quotidien des enseignantes et des enseignants ne sont pas à prendre à la légère. On sait combien des entraves administratives peuvent pourrir une vie professionnelle et une vie tout court quand la souffrance au travail devient trop forte. Face à toutes ces questions complexes et essentielles, l’investissement et la détermination des élus est indispensable. On est plus fort à plusieurs, c’est bien connu. Les élections c’est l’opportunité de se doter de structures collectives, représentatives et de ne pas se débattre en solitaire quand survient une situation difficile.

PLUS FORTS À PLUSIEURS

Les délégués du personnel ne sont pas pour autant des Superwomen ou des Supermen. Ce sont des enseignants « ordinaires » qui ont choisi de consacrer une part de leur temps, part qui va au-delà de leur simple décharge de service, à la défense de l’intérêt collectif et de l’école. Leur travail est rythmé par le calendrier institutionnel (CAPD, CTA, CTM, CAPN). Mais il l’est aussi par les nombreuses sollicitations de leurs collègues enseignants, AESH ou psychologues.
Et la vie quotidienne d’une section départementale du SNUipp-FSU a de quoi donner le tournis, d’autant que les questions à traiter ont un impact direct sur bien des aspects : par exemple la carte scolaire, ou les déroulements de carrière. Entre les permanences, les visites et réunions syndicales dans les écoles, les coups de fil ou les mails auxquels il faut répondre pour renseigner, prendre note afin d’interpeller la hiérarchie, l’organisation de stages de formation ou, quand il faut parer aux situations urgentes, accompagner les enseignants chez les inspecteurs, construire des actions de mobilisation, ce travail requiert opiniâtreté et parfaite connaissance des rouages de l’administration et des textes officiels. De même, dans un contexte où tout démontre une dégradation des conditions de travail, de l’hygiène et de la sécurité dans certaines écoles, d’une apparition plus fréquente de pathologies professionnelles dont celles liées aux risques psychosociaux, le CHSCT est devenu une ressource et un appui dont les enseignants ne sauraient se priver.

‘‘On délivre un message en apportant son soutien à telle ou telle orientation syndicale. Une qui entend conjuguer l’intérêt des élèves et celui des enseignants, qui porte des valeurs, plutôt qu’une autre qui ne serait centrée que sur l’un ou l’autre de ces aspects’’

L’INTÉRÊT DES ÉLÈVES ET CELUI DE ENSEIGNANTS

Les élections, c’est donc l’occasion pour les personnels d’exprimer des choix, des choix catégoriels, mais aussi des choix pour l’école. Le SNUipp-FSU porte dans son ADN le projet de transformation d’une école, qui soit celle de la réussite de tous les élèves, de la lutte contre les inégalités scolaires et sociales. Un tel projet ne se fera pas sans moyens : des effectifs réduits, une reconnaissance du temps réel de travail, une vraie médecine de prévention, de meilleurs salaires, et par dessus tout, cette nécessité de renforcer le pouvoir d’agir des enseignants, de reconnaître leurs compétences et leur expertise professionnelle, aujourd’hui trop souvent niées. À l’occasion des élections, « on délivre un message en apportant son soutien à telle ou telle orientation syndicale. Une qui entend par exemple conjuguer l’intérêt des élèves et celui des enseignants, qui porte des valeurs, plutôt qu’une autre qui ne serait centrée que sur l’un ou l’autre de ces aspects », commente Laurent Frajerman, historien spécialiste du rapport des enseignants à l’engagement. 

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