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Mis à jour le 22.03.23

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Portrait de Marie Benkassa, professeur des écoles stagiaire

Marie Benkassa, professeure d’école stagiaire, tâtonne avec envie.

FsC 488 portrait stagiaire

« Les expériences professionnelles antérieures m’ont permis d’entrer dans le métier sans me dire, comme d’autres, que je ne le ferai pas toute ma vie ». Pour Marie Benkassa, passer le concours de PE à 41 ans est un choix mûri. Dans une période où l’éventualité de changer de métier devient un sujet prégnant dans l’Éducation nationale, cette résolution n’est pas anodine. Il faut dire que justement Marie vient déjà de changer de métier. Son poste d’assistante d’éducation pour financer ses études aurait pu la conduire directement à l’enseignement, mais une opportunité la détourne de cette première envie. Titulaire d’un master « expertise et sauvegarde du patrimoine », elle travaille pour la ville de Troyes (Aube) où elle enchaîne les CDD. C’est lors du confinement que la perte de sens de son travail l’incite à revenir vers ce dessein initial : enseigner. En 2022, elle prépare le CRPE tout en exerçant comme remplaçante contractuelle sur les écoles du secteur. « Le concours m’a demandé beaucoup d’énergie », se souvient-elle. Alors quand aujourd’hui, elle entend certaines réflexions sur un concours qui serait « donné à tout le monde » ou sur « une tranquillité professionnelle », elle se sent blessée. « Les chaînes d’information participent à cette déconsidération à laquelle je ne m’attendais pas, témoigne-t-elle. Même si à mon âge on prend du recul, c’est comme s’il fallait toujours se justifier. »

Construction professionnelle accompagnée

Cette année, Marie est stagiaire et partage son temps entre l’INSPE et la classe. Elle doit répondre à une double validation des pratiques et du master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation), comme ses camarades titulaires d’un autre master. « Nous sommes un petit groupe riche de nos différents parcours et la relation avec les professeurs est privilégiée, non infantilisante. Alors même si parfois les connaissances enseignées sont en décalage avec nos besoins immédiats, cela permet des temps de partages et de confrontations de nos pratiques. » Marie, affectée les jeudis et vendredis sur une classe de MS-GS à l’école Arnaud de Troyes, apprécie particulièrement les regroupements constitués entre stagiaires de maternelle. La maîtresse formatrice qui l’accompagne est également une ressource précieuse. « Elle m’aide à progresser en m’interrogeant sans jugement sur ce que je propose aux élèves ou en me donnant des conseils précis. » Par exemple, concernant la différenciation des activités proposées entre les MS et les GS. La mise en place de l’autonomie, loin d’être une évidence, a aussi été source de questionnements : les divers apports de formation ont permis d’accepter une posture de lâcher prise dans le panel des gestes professionnels. Au fil des mois, Marie a appris à moins se disperser dans ses recherches préparatoires, à « ne plus flâner sur tous les blogs ». D’autant que si elle connaissait le travail invisible par ses parents enseignants, elle ne s’attendait pas à cette charge, en particulier « en maternelle où il faut tout concevoir en interrogeant les apprentissages précisément visés et non pas seulement l’activité ». Malgré ses logiques difficultés de premiers pas, Marie reste ravie de son choix. « Chaque journée est différente et la perception des évolutions des élèves est gratifiante. Chaque apprentissage est comme une victoire partagée ! ».

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