Plan “Filles et Maths”: deux heures, et après ?

Mis à jour le 08.09.25

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Si une sensibilisation aux biais de genre est indispensable, celle prévue par le ministère n’est ni suffisante, ni assurée par des personnels formés. Une formation plus ambitieuse doit être dispensée par des personnels dédiés.

Face au constat alarmant concernant le décrochage des filles en mathématiques par rapport aux garçons dès la mi- CP, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne a annoncé un plan “Filles et Maths” le 7 mai dernier.

Le plan repose sur 3 piliers :
  • Pilier 1 : former et sensibiliser les personnels de l’Éducation nationale
  • Pilier 2 : renforcer la place des filles dans les enseignements qui ouvrent vers les filières d’ingénieur·e et du numérique
  • Pilier 3 : ouvrir les horizons des jeunes filles et susciter des vocations

Détournement du rôle des directeurs et directrices

C’est la première mesure du pilier 1 qui doit être organisée dans toutes les écoles avant le 15 septembre prochain : l’ensemble des PE doit bénéficier de deux heures de sensibilisation aux biais de genre dans cette discipline animée par les directeurs et directrices d’école. Ces derniers et dernières ont reçu de nombreuses ressources (rapports, statistiques de réussites filles/garçons, grilles d'analyses de pratiques, outils pédagogiques, capsules vidéo…). Si les ressources sont intéressantes, la mesure est insuffisante et montre un détournement du rôle de la direction d’école. 

Pour que cette mesure ne se limite pas à un effet d’annonce, une solide formation des PE est indispensable. Elle doit être réalisée par des formateurs et formatrices et doit être programmée sur le temps de travail des PE.
De plus, pour permettre une réelle transformation des pratiques enseignantes, cette sensibilisation concernant les biais de genre devrait concerner l’ensemble des disciplines et pas seulement les mathématiques.