L'épidémie flambe... le ministre bouge peu

Mis à jour le 27.03.21

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L’épidémie flambe dans les écoles mais le ministère ne prend toujours pas toutes les mesures supplémentaires pour la contenir, mis à part le retour, enfin, à une règle protectrice de fermeture de classe dès le premier cas dans les 19 départements reconfinés. Une décision nécessaire mais qui reste encore trop loin des enjeux. Par manque d’anticipation, le ministre et le gouvernement sont responsables de cette situation catastrophique qui met en danger les personnels, les élèves, leurs familles et la société dans son ensemble.

L’épidémie flambe dans les écoles mais le ministère ne prend pas toutes les mesures supplémentaires pour la contenir. Certes, il vient d’annoncer, enfin, le retour à une règle protectrice de fermeture de classe dès le premier cas mais dans les seuls départements reconfinés. Une exigence portée par le SNUipp-FSU depuis plusieurs semaines mais qui ne recouvre pas tous les enjeux actuels, loin de là.
Tous les indicateurs sont pourtant au rouge écarlate.

Des chiffres alarmants 

Depuis janvier, le taux d’incidence a été multiplié par quatre chez les 0-9 ans, contre deux dans l’ensemble de la population, et il vient de doubler lors de ces 10 derniers jours en Ile-de-France. Nationalement, il a augmenté de 42% pour les enfants d’âge scolaire de maternelle et de 36% pour ceux d’élémentaire depuis une semaine. Le nombre de cas positifs ayant fréquenté un milieu scolaire a atteint un chiffre record lors de la semaine dernière de rentrée des vacances d’hiver. Depuis quelques jours les fermetures de classes se multiplient suite à des contaminations en masse parmi les élèves, les personnels enseignants ou territoriaux...
La situation se retrouve tendue sur tout le territoire, les personnels absents pour Covid ou cas contacts ne sont plus remplacés. La pression des IEN pour accueillir tous les enfants alors que l’encadrement n’est pas suffisant met en danger l’école et dégrade les conditions d’apprentissage des élèves.
Tous les artifices sont utilisés par le ministère pour masquer la réalité, au risque de mettre en danger le fonctionnement des écoles et de s’éloigner de l’objectif de recul des inégalités. Des remplacements sont assurés par des enseignantes et enseignants RASED, par des CPC, des directeurs ou directrices. Dans certains départements on supprime les classes dédoublées et partout on consent au brassage des élèves en dépit de toute protection sanitaire. En Seine-Saint-Denis, on invente même une « école sans personnel enseignant »... 
Les équipes d'école et les municipalités sont livrées à elles-mêmes pour tenter de maintenir debout un service public d’éducation affaibli et très loin d’être suffisamment protecteur.
La seule mesure sérieuse et protectrice prise pour l’école, se limite à la fermeture dès le premier cas dans les seuls départements sous « restrictions sanitaires renforcées ». 
L’annonce de recrutement de personnels remplaçants arrive bien tard et ne permettra pas d’éteindre le feu dès les prochains jours dans les écoles. D’autant que le ministère n’est pas parvenu au mois de novembre à recruter suffisamment de contractuels pour remplacer les personnels vulnérables, le contexte actuel insécurisant va encore renforcer les difficultés de recrutement.

Depuis des mois, le SNUipp-FSU alerte et intervient auprès du ministère pour qu’il prenne enfin les mesures nécessaires : vaccination des personnels, cas contacts et règle de fermeture de classes redéfinis, tests salivaires massifs, cantines scolaires, allégement des effectifs, moyens pour l’aération, masques chirurgicaux fournis aux élèves comme aux personnels...
Il y a plus qu’urgence à freiner la propagation de l’épidémie et à prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires qui doivent être anticipées et préparées avec les personnels. Dans les départements où la circulation du virus explose, la question de fermer les écoles est clairement posée.
Le ministre et le gouvernement sont responsables de cette situation catastrophique qui met en danger les personnels, les élèves, leurs familles et la société dans son ensemble et qui n’est pas sans conséquence pour l’école et la société. Ils ne font rien pour l’éviter.