Michel Ocelot, "de la gravité avec de jolies choses"
Mis à jour le 16.01.19
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Un entretien avec Michel Ocelot, réalisateur de "Dilili à Paris"
Michel Ocelot est auteur, graphiste et réalisateur. On luit doit entre autres "Kirikou et la Sorcière" ou "Princes et Princesses".
POURQUOI LE CHOIX D’UNE HÉROÏNE ?
« Le livre noir de la condition des femmes », dirigé par Christine Ockrent. « La moitié du ciel », par Kristof et Wudunn. C’est la réponse. Il suffit de lire les préfaces pour être secoué et se dire que c’est le sujet à traiter. Décidant de défendre les filles, je ne pouvais que choisir comme héros une fille.
QUEL SENS A POUR VOUS D’AVOIR SITUÉ L’HISTOIRE À LA BELLE ÉPOQUE ?
Le point de départ était simplement de jolis costumes… Mais, avec quelque effarement, je suis tombé dans une civilisation positive et particulièrement brillante, les hommes et les femmes ensemble, un antidote aux abominations contre femmes et filles.
POURQUOI UNE PETITE KANAKE ?
J’avais une petite gêne devant Paris à la Belle époque : c’était un lieu bien cosmopolite, mais limité aux « blanchâtres ». Je me suis appliqué à introduire quelques représentants d’ailleurs. Une des nombreuses grandes figures de l’époque était Louise
Michel, qui m’a conduit jusqu’en Nouvelle-Calédonie. J’en ai ramené une de ses petites élèves.
QUELS LIENS FAITES-VOUS ENTRE VOS FILMS ET L’ÉCOLE, OU ENTRE VOS FILMS ET L’ENSEIGNEMENT ?
Je n’ai aucun calcul à cet endroit, je fais un film du mieux que je peux, pour tout le monde. Mais je sais que c’est la transmission de millénaires de civilisation qui nous distingue des animaux, et je sais qu’une partie de mon public est très jeune, dans l’état où on emmagasine le plus ces informations. J’ai soin d’en donner le maximum. J’ai aussi observé qu’il n’y avait pas à se faire comprendre des enfants. Ils comprennent une partie, en devinent une autre, et emmagasinent une troisième pour plus tard. En tout cas, je donne toutes mes bonnes adresses.
