M. Bablet : "Une politique libérale"

Mis à jour le 16.11.18

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Responsable de l’éducation prioritaire au ministère jusqu’en septembre dernier

VOUS AVEZ QUITTÉ LA DGESCO. QUE REDOUTIEZ-VOUS ? 

Le travail conduit par la DGESCO au moment de la refondation a été remis en cause dès l’arrivée du ministre actuel pour une politique libérale de l’éducation. Il prône l’individualisation sans la réflexion sociale et pédagogique, indispensables si l’on veut du concret pour les enfants des quartiers populaires. Il parle beaucoup des inégalités mais il renonce aux semaines sur cinq jours, au « Plus de maîtres », à l’accueil des moins de 3 ans et met en place les CP à 12 trop vite. Je ne me reconnaissais pas dans cette vision de l’école.

LE MINISTRE A ANNONCÉ LE GEL DE LA CARTE DE L'éDUCATION PRIORITAIRE EN 2019 ET UNE RÉFORME GLOBALE POUR 2020. POURQUOI SELON-VOUS ?

Par principe, il se refuse à faire ce que ses prédécesseurs ont prévu mais c’est aussi qu’il n’est pas en capacité d’assumer politiquement une révision de la carte.
La précédente réforme a construit une carte de l’EP en s’appuyant sur un travail national et de terrain exigeant. Ces choix étaient assumés politiquement. On va sans doute aussi encourager les solutions individuelles comme les internats d’excellence. Le code de l’éducation rappelle que tous les élèves peuvent apprendre et progresser, que l’école lutte contre les inégalités sociales pour l’égalité des chances et la réussite de tous. C’est cette politique éducative qu’il faut porter.

LA COUR DES COMPTES PRÔNE LA FIN DE LA LABELLISATION DE L’EP ET DE NOUVEAUX CRITÈRES D’AFFECTATION DES MOYENS... 

Le rapport propose principalement la progressivité de la labellisation et de l’allocation. Un premier niveau avec les soixante cités éducatives, puis REP+, REP etc. Ce qui reste une forme de labellisation qui me semble indispensable pour que l’institution porte une véritable priorité à ces territoires. Ce rapport encourage aussi la compétition entre enseignants avec l’indemnité individuelle.
Le constat du problème de la qualité du remplacement en EP est intéressant.
Le ministre pourrait s’en emparer dès maintenant en proposant une mesure « pragmatique » à ce sujet. Il y manque la question pédagogique, c’est dommage.

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