Investir tous les espaces

Mis à jour le 09.11.23

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Reportage à Chaumont : pour répondre au besoin de bouger

Dans l’école maternelle Voltaire Moulin à Chaumont (Haute-Marne), l’aménagement et le fonctionnement de l’école ont été repensés pour répondre au besoin de bouger des élèves.

« Quand je suis arrivée dans l’école, j’ai enlevé les bancs, les meubles où étaient stockés le matériel, des tables et des chaises pour laisser le plus d’espace possible aux élèves », se rappelle France-Yseult Saintot, maîtresse formatrice dans l’école maternelle Voltaire Moulin à Chaumont (Haute-Marne). Pour cette militante active de l’AGEEM - Association générale des enseignants des écoles et
classes maternelles publiques - bouger est essentiel. « À cet âge, les enfants ont besoin de changer de position, de se déplacer, parfois même de se défouler pour apprendre. C’est un besoin aussi essentiel que le sommeil ou l’hydratation ». 

C’est pourquoi l’équipe enseignante, sous son impulsion, a fait le choix d’utiliser tous les espaces disponibles de l’école. Le couloir d’une trentaine de mètres, longtemps utilisé uniquement comme vestiaire, sert désormais de bulle d’autonomie pour les plus jeunes. D’un côté, porteurs et draisiennes sont mis à disposition. Gabriel, en petite section, enfile fissa sa monture pour slalomer à toute vitesse entre les plots. À l’autre bout du couloir, des élèves apprennent à se déplacer avec un plateau contenant peu ou beaucoup de jetons. « Attention, place bien tes mains pour que cela ne tombe pas et regarde devant toi ! », lui précise, Armelle Boulanger, agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem). Au milieu, un tapis est étendu et les élèves peuvent réaliser plus calmement, s’ils le souhaitent, des constructions avec des Duplo.

De nouvelles pratiques

Pendant ce temps, de l’autre côté du couloir, les portes des trois classes sont grandes ouvertes, c’est le moment de fusion des classes. Les élèves de moyenne et grande sections, équipés de leur plan de travail, naviguent d’un espace à l’autre pour réaliser leurs activités. « Cette répartition entre les classes permet de gagner de l’espace et laisse la possibilité aux élèves de s’installer comme ils l’entendent », explique France-Yseult. Un ballet bien régulé se met en place où chacun et chacune choisit à la fois son activité mais aussi comment la réaliser. Ici, Keyron prend un petit tapis et s’allonge par terre pour créer un pavage. Là, installée à une table, Sybille dispose des
perles sur des picots. Savannah, elle, est debout pour constituer des collections de 7. Sur le ventre, à quatre pattes, sur une chaise ou assis par terre, peu importe la posture pour Patricia qui assure le complément de service de France-Yseult. « Cela permet de prendre en compte là où l’enfant en est, de le canaliser et d’aller petit à petit vers des formes plus scolaires ». 

Pourtant Patricia, au début de l’aventure, était sceptique : « Je me demandais s’ils allaient pouvoir rester attentifs ailleurs que sur une chaise ou un banc. C’est la première fois que je voyais des enfants travailler par terre, cela a bousculé mes représentations ». Un changement de pratique que l’équipe ne regrette pas et qui l’a poussée à réaliser le plus possible de séances de motricité à l’extérieur, dans la cour de récré où les enfants ont tout le loisir de s’époumoner.

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