Une semaine après la rentrée : état des lieux

Mis à jour le 09.09.22

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Si le ministre communique sur la réussite de la rentrée, sur le terrain les difficultés remontent notamment dans plusieurs départements sensibles : personnels remplaçants mis sur des postes à l’année, non-respect des décharges de direction ou des plafonnements d’effectifs, non accompagnement d’élèves en situation de handicap… Une fois de plus ce sont les personnels fortement investis qui tiennent l’école à bout de bras : il y a urgence à résoudre la crise d’attractivité.

Le communiqué de presse 

Rentrée scolaire, une semaine après : état des lieux

Après une semaine de retour à l’école, le ministre communique sur la réussite de cette rentrée allant jusqu’à dire que, dans certaines académies, les conditions se seraient améliorées par rapport à l’an passé. Mais sur le terrain résonne un autre son de cloche. Si, le jour de la rentrée, un adulte était présent, presque partout, devant chaque classe, les difficultés commencent à se faire sentir dans certaines
écoles.

D’après les remontées du SNUipp-FSU, dans plus de 1 000 classes, au dernier moment, des personnels remplaçants ont été envoyés dans les écoles pour assurer la rentrée des élèves. En Meurthe et Moselle, 243 remplaçants sont déjà mobilisés dans des classes à l’année. Dans la Creuse, ce sont 50% des remplaçants déjà occupés. En prenant ainsi sur les réserves de postes de remplacement, il y a fort à
parier que dans quelques jours ou semaines, selon les départements, il ne sera plus possible de remplacer les enseignantes et enseignants en congés maladies. Dans l’enseignement primaire, lorsqu’un PE est absent et non remplacé, les élèves sont accueillis dans les autres classes. C’est alors toute l’organisation de l’école qui se trouve impactée. Les effectifs des classes augmentent, et les conditions d’apprentissage pour tous les élèves sont rendues difficiles.

Déjà des difficultés se font sentir dans certains départements comme en Seine Saint Denis ou dans le Val d’Oise. Par ailleurs, alors que les ajustements de carte scolaire se font actuellement dans les départements, les priorités affichées par le ministère ne sont pas toujours réalisées faute de personnels disponibles : le plafonnement des classes de cycle 2 à 24, les dédoublements des classes de GS en éducation prioritaire, l’attribution effective des décharges de direction. La réforme de la formation initiale, plaçant certains stagiaires à 100% dans les classes alors que d’autres sont à 50%, a également désorganisé la préparation de cette rentrée. Du côté des AESH, là aussi les manques se font sentir partout. Ainsi dans le Rhône ce sont 400 élèves qui ne sont pas accompagnés.

Une fois de plus ce sont les personnels fortement investis qui tiennent l’école à bout de bras pour que les élèves apprennent dans les meilleures conditions possibles. Il est fondamental de donner les moyens à l’école de remplir sa mission de service public d’éducation. Il faut donc de toute urgence remédier à la question de l’attractivité du métier.

Paris, le 9 septembre 2022