Timss : la France en bas de tableau

Mis à jour le 10.12.20

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De très mauvais résultats en mathématiques et en sciences pour l’école française, c’est ce que révèle l’enquête TIMSS. Si le ministre se saisit de ces résultats pour conforter sa politique éducative, le SNUipp-FSU tout comme Joël Briand en font une toute autre analyse.

Les résultats de l’enquête TIMSS sont tombés, pour la France c’est la douche froide. Tous les quatre ans depuis 1995, cette enquête internationale mesure les performances en mathématiques et en sciences des élèves de CM1 et de 4ème de plus d’une cinquantaine de pays. Les performances françaises n’ont pas progressé, pire elles sont moins bonnes qu’en 2015. Avec 485 points en mathématiques, la France est nettement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (529) et arrive avant dernière avant le Chili. Des résultats en sciences ne sont pas meilleurs puisque la France comptabilise 488 points alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 522. Des mauvais résultats qui confirment ceux de la dernière enquête CEDRE.

Des éléments d’explications

TIMSS relève à nouveau que les écarts de performances des élèves sont corrélés à leurs conditions sociales. Les résultats varient fortement selon que les élèves sont scolarisés dans des écoles et établissements accueillant peu ou beaucoup d’élèves défavorisés. Autre constat, le harcèlement et l’absentéisme ont un impact sur les performances. Le cursus de formation des PE est aussi pointé, trop peu d’enseignants du premier degré sont issus des filières scientifiques.

Alors que faire ?

Pour la rue de Grenelle, les résultats de cette enquête sont utilisés pour conforter la politique éducative actuelle. Des guides et formations pour indiquer « la bonne voie pédagogique », les bons manuels, des formations loin des demandes du terrain, une individualisation des apprentissages au détriment du collectif classe…La liste n’est pas exhaustive.

Or d’autres voix s’élèvent qui ne vont pas le sens du ministère. Joël Briand, maître de conférences honoraire en mathématiques, dénonce cette instrumentalisation du ministère et fait une toute autre analyse . Il met en cause l’instabilité des programmes, l’absence de la culture de concertation de ce ministère et l’absence de la recherche en didactiques des mathématiques au sein du conseil scientifique de l’éducation nationale.. Mais aussi les contenus des manuels qui sont moins ambitieux et le manque voire l’absence de formation de qualité des PE.

Pour le SNUipp-FSU, il est nécessaire de développer la formation initiale et continue en croisant l’expertise des enseignantes et enseignants avec l’ensemble de la recherche, en favorisant la mixité scolaire et en renforçant la politique nationale d’éducation prioritaire au lieu de supprimer les REP. Enfin il est nécessaire d’ abaisser les effectifs dans toutes les classes, de développer les RASED, et de restaurer les Plus de maitres que de classe. Autant de leviers que le ministère ignore ou détourne au profit de sa vision de l’école.