Les départements d’Outre mer reçus à l’Elysée
Mis à jour le 17.01.25
min de lecture
Suite à la campagne « École en sous France » lancée en septembre 2023, la FSU-SNUipp a alerté jusqu’au plus haut sommet de l'État sur plusieurs problèmes qui touchent les DROM. Une délégation représentant les différents départements d’Outre mer accompagnée de la Co-secrétaire générale et porte parole a été reçue mardi 14 janvier à l’Elysée. Une réunion multilatérale sur Mayotte a aussi eu lieu le 9 janvier en présence de la ministre Elisabeth Borne.
La rencontre du 16 janvier s’est tenue alors qu’à ce jour aucune réponse aux revendications déjà évoquées l’an passé n’aient été apportées, le MEN renvoyant souvent la balle au ministère des outre-mer qui n’a jamais reçu le syndicat.
Loin des spécificités, l’abandon comme point commun
Si les conseillers d’Emmanuel Macron ont tenté de différencier les situations de chaque département, ils ont admis la nécessité d’avoir des interlocuteurs ou interlocutrices identifiées sur la globalité du dossier de l’Outre Mer.
Les représentant·es des différentes sections départementales de la FSU-SNUipp ont pu présenter les difficultés rencontrées dans leur territoire concernant les infrastructures : bâti, déficit de salle de classe, grosses écoles, pauvreté, chaleur, émanations de gaz toxiques liées aux échouages de sargasses, coupure d’eau, présence de rongeurs…
Mais également concernant les personnels et les élèves : problème de recrutement, formation, nécessité d’étendre tous les territoires en REP+, RASED incomplets, élèves non scolarisé·es, matériel scolaire à la charge des familles … Ces problèmes, toujours non résolus, appellent les mêmes demandes : « Plus de moyens matériels et humains pour les élèves des outre-mer !»
Pour la FSU-SNUipp, le vrai souci c’est l’abandon de l’Etat et c’est au Président d’exiger que la situation des départements ultra-marins soit prise en compte sérieusement. D’autant que la paupérisation de la population pèse désormais sur l’état de santé des élèves et fragilise leur équilibre. Les deux conseillers se sont engagés à faire part de ces inquiétudes et demandes auprès du Président de la République.
Mayotte : une reprise à tout prix ?
Lors de la réunion au ministère de l’Education nationale, la FSU a d’abord rappelé que la situation mahoraise n’était pas nouvelle et que les multiples alertes lancées depuis des années n’avaient jamais trouvé de solutions. La crise consécutive au cyclone, a commencer par les questions d’eau et de nourriture a été gérée par la solidarité de la population, enseignant·es compris·es, bien plus que par l’État. Ces premiers jours post-crise ont ainsi alimenté le sentiment d’abandon, déjà très présent, de l’Etat vis à vis de ce département.
La FSU a exigé une aide d’urgence pour tous les personnels alors que le Ministère a fait le choix de mettre en place une aide de 2 000 euros versée aux seuls personnels en deçà de l’indice 448. Pourtant le cyclone a touché tout le monde de façon indiscriminée.
La FSU a par ailleurs interpellé très fortement le Ministère sur les conditions de reprise des enseignements. Alors que les capacités scolaires d’avant cyclone étaient déjà largement insuffisantes : écoles qui ne répondaient pas aux normes de sécurité, rotations des enseignements par manque de places pour tous les élèves dans les écoles, non scolarisation de beaucoup d’élèves de moins de 6 ans … la situation devrait être pire lors de la reprise. Entre coupure d’eau et d’électricité, manque de places et de matériel et conditions de sécurité non garantie pour les personnels comme les élèves, il y a urgence à agir pour garantir l’égalité territoriale aux fonctionnaires et aux élèves mahorais·es.
La FSU a par ailleurs obtenu lors de cette réunion la mise en place de groupes de travail sur l’attractivité et la fidélisation dans ce département ainsi que sur l’organisation pédagogique lors de la reprise.
Pour une école plus juste et égalitaire, la FSU-SNUipp poursuit ses démarches afin que les revendications des DROM soient enfin entendues et que des solutions soient apportées rapidement. Les difficultés rencontrées dans ces départements nécessitent des moyens conséquents. Les écoles d’Outre-mer doivent être dignes de l’égalité républicaine due à tous les élèves du territoire français.