Le 11 mai, c’est non !

Mis à jour le 29.04.20

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Après le discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation nationale confirme l’impréparation du gouvernement sur un retour de l’école le 11 mai, une date qui n'est validée par aucune autorité médicale, rappelle le SNUipp-FSU. Pour le syndicat, l’école ne peut pas être le terrain de jeu du déconfinement et ne reprendra pas le 11 mai.

Après le discours du Premier ministre à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation nationale a décliné son plan de réouverture par voie de presse. « Sans aucun protocole national sanitaire strict à cette heure, il renvoie les décisions et donc les responsabilités aux équipes d‘écoles et aux collectivités territoriales », constate le SNUipp-FSU dans un communiqué publié le 29 avril.

« Alors que les regroupements ne seront autorisés que jusqu’à 10 personnes dans l’espace public, il y aura 15 élèves par classe et donc 16 à 18 personnes selon le nombre d’adultes présents dans chaque classe. Tout cela dans des salles de classe de 50 m2 alors que la Belgique, par exemple, prévoit dans le même temps des normes de 4m2 par élève et 8m2 par adulte… », indique le syndicat qui ajoute que « s’appuyer sur l’impératif de justice sociale alors que la continuité pédagogique prônée avec force par le ministre de l’Éducation nationale n’a fait que renforcer les inégalités scolaires relève du cynisme ».

Quand c'est flou ...

Jean-Michel Blanquer indique dans ses interviews que toutes les écoles devront informer les familles des modalités de retour dans les écoles entre le 4 et le 7 mai, alors même que pour l’heure rien n’est très clair entre les discours au sommet de l’État et les déclinaisons que les rectorats et les IEN tentent de faire, notamment pour les élèves qui doivent être prioritairement accueillis.

Le ministre ose même évoquer « une personnalisation du parcours de l’élève dans un cadre de fréquentation de l’école non obligatoire et en ne sachant pas combien d’enseignants seront véritablement disponibles », s’inquiète le SNUipp-FSU. Et d’ajouter qu' « aucun pays en Europe ne traite le processus de déconfinement de l’école avec autant de légèreté ».

Le syndicat constate que « le gouvernement a clairement fait le choix de redémarrer la machine économique, en proposant aux plus jeunes élèves de retrouver les premiers les chemins de l’école, alors que la proximité y est plus grande et le respect des gestes barrières plus difficilement applicable ». Il semble également selon les interventions du ministre qu’il n’y aurait pas de distinction établie entre les départements « rouge et vert » pour les écoles.

Le SNUipp-FSU, réclame à nouveau « un cadre national de réouverture des écoles validé par les autorités scientifiques et médicales et le temps nécessaire pour engager un travail entre les enseignants, les parents et les élus afin de le décliner localement et le soumettre à l’approbation des conseils d’école ».

Aussi, le syndicat a pris soin de déposer une alerte sociale à compter du 11 mai et, afin d’éviter tout retour précipité, il accompagnera les enseignants et enseignantes sur les modalités d’usage du droit de retrait et du droit d’alerte.