Bien-être au travail : toujours l’alerte

Mis à jour le 08.02.24

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Pour la deuxième année consécutive, la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) a mené une enquête auprès des personnels de l'éducation nationale. Près de 71 000 professeurs des écoles y ont répondu dont, pour la première fois, 3 000 AESH. Les résultats confirment un mal être grandissant qui avait amené le syndicat à déposer 102 alertes sociales dans les départements.

Les résultats de cette enquête renforcent le syndicat dans sa campagne pour imposer d'autres choix budgétaires et éducatifs : il apparaît en effet que les personnels ne sont satisfaits ni de l’un ni de l’autre !
Les conditions de travail dégradées telles qu’elles le sont actuellement dans l’Éducation nationale induisent de véritables risques psycho-sociaux pouvant entraîner de la souffrance, un sentiment de travail empêché et une perte de sens du métier.
Le ministère ne doit plus fermer les yeux face au mal-être et au manque de reconnaissance des professeurs des écoles et AESH.

Affiche Interpellation Parlementaire

Les détails de l’enquête

 Cette enquête aborde les thèmes suivants : environnement de travail, relations sociales dans le cadre professionnel, rémunération, perspectives de carrière, conciliation vie professionnelle et vie personnelle, sens associé au travail. Des points sont communs avec d’autres enquêtes menées en population générale et permettent de comparer les réponses des personnels de l’Education Nationale avec l’ensemble des Français·es. Chaque point est évalué sur une échelle de 0 (pas du tout) à 10 (tout à fait).

Satisfaction professionnelle et conditions de travail 

Comme pour l’enquête précédente, la satisfaction professionnelle des personnels de l’EN reste inférieure à celle des Français·es en emploi. Ils et elles attribuent la note moyenne de 5,9 (6 en 2022) alors qu’elle est de 7,3 pour l’ensemble des Français et Françaises en activité. Dans le premier degré, cette note est un petit peu plus élevée (6,3 pour les directeurs et directrices partiellement déchargé∙es, 6,4 pour les déchargé∙es à temps complet et 6,1 pour les enseignant·es adjoint·es), à l’exception des enseignant·es remplaçant·es (5,6).

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Concernant l’évaluation de leurs conditions de travail, il y a peu d’évolutions. Les personnels de l’EN, tous degrés confondus, attribuent la note moyenne de 4,8 à leurs conditions de travail, 2,9 à leurs perspectives de carrière et 3,3 leur satisfaction quant à leur rémunération. Les chiffres sont quasi identiques pour les personnels du premier degré. Les personnels de l’EN sont globalement insatisfaits de leurs perspectives de carrière (possibilités d’avancement, de promotion et de rémunération) : 62% attribuent une note comprise entre 0 et 3.$

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La rémunération est également une source d’insatisfaction forte. 57% des personnels de l’EN attribuent une note entre 0 et 3.

Parmi 13 domaines d’amélioration proposés dans l’enquête, les 5 qui arrivent en tête sont le pouvoir d’achat, la charge de travail, l’aménagement des fins de carrière, les perspectives de carrière et la santé au travail.

Quel que soit le degré de satisfaction général dans leur métier, 58% des personnels ont choisi le pouvoir d’achat en premier et 49% la charge de travail.

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Vie et métier 

Bien que les personnels de l’EN considèrent plus souvent que les autres cadres que leurs horaires de travail sont en adéquation avec leur vie personnelle, cet avantage s’est réduit entre 2013 et 2019. La satisfaction concernant le temps accordé à la vie personnelle est en légère baisse à 5,3 (5,7 en 2022) et toujours inférieure à la satisfaction déclarée par la population générale (6).

AESH 

Les AESH se disent plus satisfait∙es de leur travail que les autres personnels de l’EN avec une note moyenne de 7,1 (contre 5,9). Ils et elles sont satisfait∙es de leur vie et de la valorisation de leur métier dans la société. Ils et elles ont un sentiment positif vis-à-vis de leur environnement de travail, du respect des élèves à leur égard et des relations au travail. Mais, les AESH sont insatisfait∙es de leur rémunération et de leurs perspectives de carrière (2,1 et 2,9/10)

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