Présidentielle : changer de paradigme

Mis à jour le 30.03.22

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A la veille d’échéances électorales importantes, la FSU prend position. Dans un communiqué, elle rappelle le bilan des politiques menées par Emmanuel Macron et s’alarme de son programme. Rappelant que l’extrême-droite reste l’ennemi du monde du travail, elle appelle les citoyennes et les citoyens à se saisir massivement du 1er tour pour “que les politiques néolibérales soient battues”.

Un bilan négatif ...

La politique économique menée par Emmanuel Macron a creusé les écarts de richesse dans la population. Pour la Fonction publique, la traduction de cette politique est principalement visible par le gel continu du point d’indice et la perte conséquente de pouvoir d’achat des personnels. Les annonces récentes de dégel par le Ministère de la Fonction Publique, non quantifiées et sans calendrier, ne permettent aucunement d’entrevoir un renversement de cette tendance. A fortiori quand les annonces salariales sont corrélées à des attaques sur le statut ou les retraites.

Au-delà des choix économiques, le bilan est tout aussi mauvais sur la question démocratique et celle du dialogue social. La politique du Président-candidat reste marquée par une tentation autoritaire peu respecteux des droits et libertés fondamentales, comme pendant la loi Sécurité Globale.

Dans les entreprises, comme dans la Fonction publique, Emmanuel Macron a aussi fait le choix de réduire les espaces de dialogue social tout en limitant les droits des personnels et de leurs représentant·es en détruisant notamment le paritarisme.

Du point de vue de la crise sanitaire, malgré de grandes annonces et des discours télévisuels rassurant (“tout est prêt”), c’est l’impréparation permanente qui a dominé. Elle s’est particulièrement exprimée à l’école que les personnels ont tenu à bout de bras. Loin des discours adressés à l’opinion sur le mérite des premier·es de corvées, cette longue période, durant laquelle se sont accumulés désorganisation, mépris, risque sanitaire et injonctions permanentes, a été tellement mal vécue par les personnels qu’elle a débouché sur une grève historique le 13 janvier.

Durant ce quinquennat, Jean-Michel Blanquer et Emmanuel Macron ont profondément mis à mal les personnels dans leurs conditions de travail et de vie et ont aussi attaqué les valeurs qui fondent le Service public d'Éducation. Le métier devient par conséquent de moins en moins attractif et les inégalités se creusent.

et des annonces inquiétantes

Les annonces du Président-candidat projettent un prochain mandat encore plus destructeur pour l’école, ses personnels et ses élèves. Il envisage de continuer son entreprise de démolition du service public d’éducation et de sa mission émancipatrice à travers notamment un renforcement de l’individualisation au détriment des apprentissages collectifs, libéralisation totale avec une mise en concurrence des écoles, explosion des cadres de modalités de recrutement et de rémunération des personnels… Loin de remédier aux maux de l’École, le programme présenté par E. Macron, à l’instar de plusieurs autres, s’annonce au contraire dans la suite logique du quinquennat écoulé en s’attaquant de front aux enseignant·es et en accentuant les logiques individualisantes et de mise en concurrence.

Se faire entendre

Surfant sur le rejet de ce bilan par les personnels, l’extrême droite est en embuscade. À aucun moment pourtant cette dernière ne représente une solution pour les élèves, pour l’école, pour les personnels.
L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. Elle ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Au contraire, elle prône un enseignement organisé autour d’un objectif politique passéiste et rétrograde : instruire pour affermir les sentiments patriotiques. Cet objectif passe entre autres choses par la surveillance des personnels et la mise sous tutelle de leurs pratiques, un recentrage encore plus accentué sur les “fondamentaux”, aucun enseignement sur la question des discriminations… Tout cela en renonçant à toutes mesures d'accompagnement social des familles, particulièrement celles issues de l’immigration, et en promouvant l’école privée.

La FSU appelle à se saisir du moment électoral pour que partout, ses revendications s’expriment et soient prises en compte : investissements dans les Services publics, retraite à 60 ans à taux plein, égalité femmes/hommes dont l’égalité salariale, politique d’accueil de tou·tes les réfugié·es, changement de politique économique et sociale pour faire face à l’urgence climatique.
Elle appelle aussi à aller voter massivement au 1er tour de l’élection présidentielle le 10 avril 2022. Nous avons besoin que les idées et revendications du monde du travail que nous représentons se fassent entendre aussi dans les urnes. Pas une voix ne doit se porter pour l’extrême droite.

Le SNUipp et la FSU appellent à tout faire d’ici l’élection en tant que citoyen·nes et militant·es, et au moment de l’élection en tant qu’électrices et électeurs, pour que les politiques néolibérales visant notamment à réduire et démanteler les services publics et plus encore les projets d’extrême droite, soient battues.