Après la crise sanitaire, qui va payer ?

Mis à jour le 02.07.20

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Les retraités refusent d’être à nouveau traités de privilégiés et de voir une fois de plus baisser leur pouvoir d’achat

Le covid 19 a lourdement frappé les plus âgés avec plus de 90 % des décès en EHPAD, à l’hôpital ou à domicile. Or, on commence déjà à entendre une petite musique disant qu’il serait juste que les retraités participent à l’effort de réduction de la dette creusée par la crise sanitaire.
En réduisant leur pension par exemple, au nom d’une solidarité bien comprise avec les actifs.
Le « groupe des 9 », qui réunit syndicats et associations de retraités, s’en est ému, soulignant que « La reprise de l'économie ne peut se faire sans une relance de la demande intérieure à laquelle les retraités participeront si on leur redonne confiance et les moyens d’y participer. » Ce qui implique « non pas une diminution mais une augmentation des salaires et des pensions. »

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Lire le communiqué du groupe des 9
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De son côté, une étude de la DRESS pointe deux nouveautés inquiétantes qui battent en brèche quelques idées reçues complaisamment distillées dans certains médias. Les pensions ont baissé en 2018 et l’espérance de vie à la retraite a baissé, pour la première fois, à partir de la génération 1951.

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Le tableau sur l’évolution du montant des pensions
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Le tableau sur l’évolution de l’espérance de vie à la retraite
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Ils sont où, les privilégiés ?

Régulièrement qualifiés de "nantis", les retraités ont pourtant déjà subi d’importants reculs de leur pouvoir d’achat. Ils n’accepteront pas de voir leur pension une nouvelle fois dégradée et leur retraite moins heureuse.
Avec la FSU et les organisations rassemblées dans la plateforme de sortie de crise Plus jamais ça, ils ont bien l'intention de s'y  opposer. Pourquoi ? Pas par égoïsme ou inconscience des difficultés. Juste parce que la solidarité n'est pas une valeur à géométrie variable. Parce que la fiscalité ne met pas aujourd'hui à contribution les plus grandes fortunes, parce que des aides massives sont distribuées sans contrôle ni contreparties à de très grandes entreprises et que les dividendes aux actionnaires continuent d’être versés rubis sur l’ongle, parce que la fraude fiscale mine encore et toujours les recettes de l’État. Alors elle est où l’injustice ? Et elle est où la nécessaire solidarité ? Vous avez dit "justice sociale" ?