François Hollande a réservé, le mardi 15 mai, son premier discours de président à l’éducation. L’occasion pour lui de redire ses engagements et d’affirmer ses valeurs pour l’école. Le SNUipp entend rester un interlocuteur attentif et déterminé à faire avancer l’école.
La jeunesse et l’éducation avaient été des thèmes majeurs de sa campagne électorale. Le mardi 15 mai, quelques heures à peine après son investiture, François Hollande a réitéré ses principaux engagements pour l’école au cours d’un hommage rendu à Jules Ferry. Il a renouvelé sa promesse « de recruter 60 000 personnels de l’éducation sur la durée de mon mandat ». Il a également estimé qu’enseigner « nécessite une préparation toute professionnelle » et, s’étonnant qu’on ait pu ces dernières années « oublier » ce principe « de bon sens », a annoncé le rétablissement de la formation professionnelle des enseignants.
Le président de la République a estimé que « l’école a besoin de réformes », qu’elle « attend aussi de la considération de la nation, et appelle le soutien de l’Etat ». Il est temps selon lui, de l’assurer « de ses ressources car on ne peut pas enseigner correctement sans un encadrement suffisant pour nos enfants ». François Hollande a aussi indiqué « que priorité sera donné aux écoles des quartiers populaires, ainsi qu’à celles de certaines zones rurales aujourd’hui abandonnées, oubliées, reléguées ».
En honorant Jules Ferry qui a été en son temps un ardant défenseur du colonialisme, François Hollande avait suscité la polémique. « Tout homme est faillible et en saluant aujourd’hui la mémoire de Jules Ferry qui fut un grand ministre de l’instruction publique, je n’ignore rien ce ses égarements politiques. Sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique elle doit à ce titre être condamnée » a-t-il précisé. Mais le chef de l’Etat s’est avant tout attaché à rappeler les valeurs et les principes qui guideront son action en faveur de l’éducation.
« La société n’est plus la même, les conditions de l’enseignement non plus, mais les principes, eux, demeurent » a-t-il insisté. Disant vouloir adresser « un message de confiance à l’égard de l’éducation nationale », il a salué l’école « comme lieu d’émancipation », réaffirmé sa mission de « préparer toutes les jeunes consciences, d’où qu’elles viennent, quelles que soient leurs origines, quels que soient les lieux où l’école est présente ». Il a aussi appelé de ses vœux l’école de « l’égalité des chances » l’école « qui ne connaît comme critère de distinction que le mérite, le travail et l’effort, car la naissance, la fortune, le hasard établissent des hiérarchies que l’école a pour mission , sinon comme devoir, de corriger voire d’abattre ».
D’évidence, le discours tranche avec les paroles et les actes de son prédécesseur. Mais les mesures annoncées suffiront-elles à donner un nouvel élan à l’école ? Ces derniers jours, son “monsieur éducation” durant la campagne, Vincent Peillon, avait notamment annoncé la réalisation d’un état des lieux du système éducatif durant l’été dans la perspective d’une « refondation » du système. La concrétisation de ces projets demande de la confiance et des mesures concrètes. Une première urgence passe par l’adoption d’un collectif budgétaire pour la rentrée 2012. Très vite, des discussions doivent s’ouvrir afin de revoir la formation des enseignants, le fonctionnement des écoles et les conditions d’exercice du métier, le pouvoir d’achat des enseignants ainsi que les contenus d’enseignement... Le SNUipp-FSU est déterminé à ce que des mesures concrètes et durables voient le jour dans les écoles : pour la réussite des élèves, le bien-vivre professionnel et la reconnaissance des enseignants.