Le premier groupe de travail sur la direction s’est tenu avec l’ensemble des organisations syndicales ce lundi 25 novembre 2013. Tour d’horizon des premières pistes très modestes. Le ministère doit clairement faire un effort pour la direction d’école.
Pour le SNUipp-FSU, la direction est une fonction spécifique qui demande des conditions d’exercice spécifiques et améliorées : la question du temps est centrale et prioritaire.
Les premières propositions ministérielles utilisent l’APC comme levier « temps » et proposent 2 jours par an de décharges supplémentaires pour les 17 000 écoles de moins de trois classes :
Pour les écoles sans décharge, passage de deux à quatre jours de décharge annuelle dans une période plus longue.
Pour les écoles de 3 et 4 classes, 18 heures de décharge d’APC au lieu des 9 heures actuelles, soit l’équivalent d’1 journée et demi par an. Mais rien de nouveau pour les écoles d’une à deux classes qui restent à 6h de décharge.
Pour les écoles de plus de 4 classes, décharge des heures d’APC, ces heures étant assurées par les autres enseignants.
Pour le SNUipp-FSU qui souhaitait une révision du régime de décharge, ces propositions ne sont pas à la hauteur des besoins ! Le syndicat a demandé au ministère de revoir sa copie pour les petites écoles de moins de 3 classes et pour les seuils donnant droit à une demi décharge. Le SNUipp-FSU demande en outre de faire des projections sur l’introduction d’un trois quarts de décharge.
A l’école primaire, le directeur n’est pas un supérieur hiérarchique. En réaffirmant ce principe, le ministère décide donc de rester au décret de 1989. En outre, pour la formation, il propose de rédiger un référentiel « métier » à partir des missions actuelles :
Animation/pilotage/impulsion pédagogique
Organisation du fonctionnement d’école
Relations avec les parents et les partenaires/environnement de l’école.
Côté formation, le ministère réaffirme l’existant en terme de volume ( 3 semaines avant la prise de fonction + 2 semaines après la prise de fonction) et propose des jours de formation sans préciser le volume à l’issue de la première année d’exercice. Des VAE seront possibles pour les directeurs.
Tout cela demeure bien timide. Le SNUipp-FSU a demandé une augmentation du volume de formation notamment au cours de la première année, une formation pour les « faisant fonction », des engagements pour le mettre en œuvre ( moyens de remplacement, inscription au PDF) et un travail de fond sur son contenu ( conseil de formation).
Le SNUipp-FSU a affirmé son désaccord avec la mise en place de postes à profil (écoles à 14 classes, écoles en éducation prioritaire…) consistant à une seconde sélection après celle de la liste d’aptitude. Le syndicat a porté une logique inverse en demandant à ce que les directeurs nommés sur ces postes spécifiques en Éducation prioritaire bénéficient d’une formation adaptée.
Le ministère n’entrevoit que deux pistes :
l’une pour la rentrée 2014 : un point supplémentaire dans tous les départements pour l’accès à la hors classe – point qui existe déjà dans beaucoup de départements.
A l’avenir : la création d’un grade d’accès fonctionnel (GRAF)
Le SNUipp-FSU a clairement dit qu’il n’était pas demandeur de ces options. La solution réside dans une amélioration de la rémunération et non pas dans la promotion de quelques uns au détriment d’autres.
Créer un grade d’accès fonctionnel signifie que certains collègues sont désignés par le DASEN pour accéder à un grade supérieur. Cela pose plusieurs questions : est-ce que cela apporte du mieux pour les écoles et leur fonctionnement ? Qui sera éligible à ce « super » grade ? Quels liens hiérarchiques cela entraîne-t-il ?
quelques pistes intéressantes à concrétiser (simplifier les tâches administratives, VAE, exonération de l’APC, …)
des propositions décevantes ( temps de décharge pour les petites écoles , rien de nouveau pour les écoles à 7, 8 et 9 classes)
pas de propositions nouvelles ( revalorisation, volume de formation, aide administrative)
des points de désaccord (postes à profil, GRAF et hors classe)
Pour le SNUipp-FSU, le chantier ne peut être clos en l’état. Des avancées supplémentaires sont nécessaires notamment pour déboucher sur des améliorations concrètes des conditions d’exercice. Il demande que soient prises en compte ses propositions dans les « rounds » à venir. La grève du 5 décembre doit être l’occasion de peser sur ce dossier.