Réforme des rythmes
Temps de service et de travail : la coupe est pleine !
3 février 2013
  (2 votes)

La réforme des rythmes va bouleverser les conditions de vie professionnelle et personnelle des enseignants des écoles. Pour le SNUipp, elle doit s’accompagner d’un allègement significatif du temps de travail

Si les heures réglementaires de services restent à 27 heures par semaine, la réforme va bouleverser l’organisation du temps de travail des enseignants. Pour le SNUipp-FSU, cela ne doit pas se traduire par un allongement contraint de l’amplitude du temps de présence et donc de travail à l’école. Une demi journée supplémentaire à l’école doit être compensée par un allègement du temps de travail. Si ce n’est pas le cas, c’est que la réforme ne va pas. L’allongement imposé de la pause méridienne semble se généraliser, obligeant les enseignants à rester aussi longtemps que maintenant à l’école mais avec … le mercredi matin en plus, voire les conférences pédagogiques déjà annoncées le mercredi après midi par certains DASEN. Cela perturbe les conditions de vie personnelle des PE. Ce n’est pas mieux concernant les conditions professionnelles. Du fait du manque de locaux pour accueillir tous les élèves en périscolaire sur le temps du midi par exemple, il peut être envisagé de récupérer les salles de classes. Mais alors, que feront les enseignants qui sont condamnés à rester à l’école sur ce temps méridien et qui ont besoin d’un espace personnel pour leur travail de concertation, préparations, corrections ? Les PE plafonnent déjà en nombre d’heures de travail réel, avec 43 heures au total par semaine, selon notre enquête d’octobre dernier, en comptant préparations, recherches, lien aux familles… Alors : inutile de charger encore la barque, Monsieur le ministre !

Du temps

La redéfinition des 108 heures, officialisée en janvier dernier, crée un forfait de 24 heures annuelles supplémentaires pour les travaux de concertation ou de préparation et fait baisser les 60 heures d’AP à 36 heures d’APC (Activités pédagogiques complémentaires). C’est une première reconnaissance de notre réelle activité professionnelle très chronophage. Mais, pour le SNUipp qui a été en première ligne pour obtenir ce premier bougé, il faut aller plus loin : la reconnaissance de trois heures par semaine pour nos missions institutionnelles (conseil de cycles, écoles…) et notre travail « invisible » (préparations, projets, familles…).

Et la direction d’école ?

Certes, les directeurs ne seront pas responsables des élèves sur les temps péri-scolaires. Mais, la réforme instaure des temps partagés sur le moment du midi ou après l’école vers 15h 45 où les enfants seront soit en activités pédagogiques complémentaires sous la responsabilité de l’école, soit en activités éducatives ou garderie sous la responsabilité des collectivités locales. Voilà sur le papier. Mais chacun sait que la vraie vie dans l’école est parfois bien différente. Il faudra bien gérer ces transitions, la répartition des élèves, les imprévus (absence d’un animateur de la ville, lien avec les parents, problèmes de salles...). Il est inconcevable d’allonger encore la liste déjà pléthorique des tâches des directrices et directeurs. Le SNUipp-FSU demande que les directrices et directeurs d’école bénéficient d’une décharge de service sur les APC. Le ministère s’y est engagé. Il faut que cela se traduise très vite dans une prochaine circulaire. Lors des discussions plus larges qui devraient s’ouvrir sur la direction, le SNUipp-FSU demande de vraies améliorations concernant le temps de décharge, la formation et la clarification des missions des directeurs d’école.

Lire aussi :
- le 12 février : grève en rythmes
- où est l’intérêt des enfants ?
- rythmes : le double discours de la méthode
- les enseignants des écoles mieux payés ?
- alors on ne touche à rien ?