Relance de la formation continue des enseignants des écoles ? Les annonces du ministère ne sont en tout cas pas à la hauteur de l’enjeu. Explications
À la rentrée 2016, il n’y aura pas de « plan exceptionnel de formation continue » comme l’avait déclaré la ministre de l’Éducation le 22 janvier dernier. C’est malheureusement ce qu’on peut retenir des annonces faites par la Directrice générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) au Conseil supérieur de l’éducation le 25 mars dernier. Celle-ci a annoncé l’utilisation, dès la rentrée prochaine, d’une partie des 3 800 créations de postes pour augmenter le volume de formation des PE. 700 postes serviraient notamment à abonder les brigades de remplacement pour dégager, dès l’an prochain, l’équivalent d’une demi-journée supplémentaire de formation par enseignant. A la rentrée, 2017, ce sont ensuite trois jours par an et par enseignants qui pourraient être proposés.
En l’état, et sans un coup de "booster" en terme de moyens, rien n’est moins sûr. Par exemple, pour la rentrée prochaine, les 700 nouveaux postes de remplaçants annoncés par la DGESCO restent à confirmer sur le terrain. On sait déjà que tous ne seront pas dédiés spécifiquement à la formation continue et doivent servir à l’ensemble des missions de remplacement. Un remplacement que l’administration a d’ailleurs le plus grand mal, dans de nombreux départements, à assurer aujourd’hui.
Au delà, du volume qui reste insuffisant pour lire les nouveaux programmes, les mettre à sa main, échanger en équipe et réactualiser ses connaissances professionnelles, il est temps de revoir la forme et les contenus de la formation continue des enseignants comme le SNUipp l’a demandé par écrit à la ministre. On ne permet aux enseignants de se renforcer avec une plateforme m@gistère et quelques retransmissions en ligne de séminaires pour les formateurs.
Il faut une vraie ambition pour la formation continue :
une formation continue sous forme de stages en ESPE et dans les écoles, sur le temps de classes et en étant remplacé.
des contenus revisités, permettant d’accéder de manière naturelle aux derniers travaux de la recherche et de répondre aux besoins professionnels des écoles.
C’est autour de ces deux grands principes que le SNUipp-FSU continuera d’avancer ses propositions devant le comité national d’orientation de la formation continue du 1er degré qui vient de s’installer.
Lire aussi :
formation continue : les propositions du SNUipp-FSU