Catherine Bollon-Galvez livre après 30 ans de fonction de « maîtresse G » un plaidoyer pour le travail de rééducatrice, au moment où la survie-même des Rased est en cause.
« Le coeur du métier de rééducateur, explique Catherine Bollon-Calvez, c’est l’enfant en souffrance, c’est la possibilité de donner un coup de pouce à tous ceux qui ont en besoin pour ne pas les laisser sur le bord du chemin ».
Les missions du Rased, une chance pour les élèves en souffrance
Le livre de Catherine Bollon-Galvez est une succession d’exemples où par petites touches se dessine cette chance qui est donnée aux enfants de faire un pas vers un mieux-être à l’école. Elle termine par un plaidoyer pour ne pas accepter la disparition des rééducateurs. Supprimer les maîtres G supprimera-t-il les enfants en souffrance ? Qui va effectuer le travail crucial de prévention et d’observation ? Celui de médiation entre l’école et les parents ? A l’heure où on parle du traitement de la violence à l’école, quel sera le lieu pour « cracher sa colère » et atténuer les tensions ? Et qui pourra prendre le temps de parler avec les parents, avec l’enseignant, avec l’équipe, avec l’assistante sociale, l’orthophoniste, l’éducateur ? A qui l’enfant lui-même pourra-t-il parler ?
Rendre l’enfant élève
Cet espace unique d’écoute dans l’école primaire a pour but de rendre l’enfant élève et c’est une tâche complexe « parce qu’on touche à l’humain mais aussi parce qu’on est est dans cet interstice entre le psychologue et l’enseignant spécialisé à dominante pédagogique ». Comme l’explique Catherine, bien sûr elle arrive avec un projet, mais elle sait que dans sa séance elle fera peut-être tout à fait autre chose. Il s’agit de trouver le fil qui va renouer le lien avec les activités scolaires et c’est pour cela qu’elle s’attache, quel que soit le support, à nommer l’aspect pédagogique et trouver un pont avec la vie de la classe.
Un lieu d’écoute unique à l’école
Ecouter, c’est « prendre en compte toutes les paroles », même celles qui peuvent sembler minimes,être en alerte pour ne pas faire l’impasse car ce qui est dit ou dessiné, surtout dans ce cadre, ne peut pas l’être par hasard et pourrait ne pas se répéter. C’est prendre en compte les cas graves, qu’on réoriente vers des spécialistes ou pour les quels on met en branle des procédures d’urgence, mais c’est aussi se laisser déverser les « petits bobos » de l’âme... jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Pour cela une formation de qualité est obligatoire, un travail sur soi permettant de se positionner sans se projeter, de s’engager tout en sachant « recharger ses accus ».
« Une chance de moins pour les enfants en souffrance à l’école », le livre de Catherine Bollon-Galvez est disponible sur internet, auprès des éditions Géhess à Toulon ou à partir du blog de l’auteure.