Le SNUipp-FSU écrit à Vincent Peillon pour lui demander que soit enfin entendue la voix des enseignants des écoles sur la réforme des rythmes scolaires et pour qu’il ouvre au plus vite les discussions concrètes sur la priorité au primaire.
Monsieur le ministre,
Le 12 février dernier, les enseignants ont exprimé leur détermination pour que se construise une réforme des rythmes scolaires réussie pour tous les enfants, sur tout le territoire et pour l’ensemble des acteurs. Déçus par le projet actuel, ils ont aussi exprimé leur refus face aux propositions de mise en œuvre de la réforme telles qu’elles se dessinent ici ou là en 2013. A l’épreuve des travaux pratiques, l’aménagement du nouveau temps scolaire est source de réelles difficultés et de possibles nouvelles inégalités. Il n’offre aucune garantie d’une grande journée éducative gratuite pour tous les enfants. Il ne prend pas suffisamment en considération l’avis des enseignants et leurs conditions de vie personnelle et professionnelle.
Ce constat qui s’exprime aussi du côté des collectivités locales est aujourd’hui partagé, comme le montre notre sondage, par une majorité de français. Cela renforce notre conviction que la réforme actuelle n’est pas assez mûre. Nous vous demandons donc son report à 2014. Maintenant que les problèmes de mise en œuvre ont été identifiés, il faut se donner le temps de réécrire le décret sur l’aménagement du temps scolaire. A cette fin, nous vous demandons de réunir la table ronde avec les représentants des collectivités locales, des parents et des enseignants. Si des modifications doivent intervenir en 2013, nous estimons qu’elles ne peuvent se faire qu’avec l’accord obligatoire des conseils d’école.
Cette réforme cristallise aussi une déception plus large. Nous regrettons que la priorité au primaire dont nous nous félicitons se résume aujourd’hui au passage à la semaine de quatre jours et demi. Les questions pédagogiques attendues par les enseignants et essentielles pour la réussite des élèves ont été reléguées au second plan. Révision des programmes, avenir des RASED, maternelle, pilotage et accompagnement du « plus de maîtres que de classes », direction d’école, formation continue… nous attendons aussi des réformes programmées, concertées et concrètes sur ces sujets.
Monsieur le ministre, nous voudrions croire que vous saurez répondre à toutes ces préoccupations professionnelles portées par les enseignants au service d’une meilleure réussite des élèves qui, après le 12 février continuent de s’exprimer.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations respectueuses.
Sébastien Sihr
Secrétaire général du SNUipp-FSU