Selon l’OCDE, la France investit 17% de moins dans le primaire que la moyenne des pays de l’organisation (l’écart était évalué à 15% il y a deux ans). Autre fait saillant : le recul des salaires en valeur réelle depuis plus de 10 ans.
L’investissement dans le premier degré est aujourd’hui inférieur de 17% à celui de la moyenne de l’OCDE. Par ailleurs, « les enseignants français du primaire et du secondaire ont des salaires statutaires nettement inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE et aux salaires des autres diplômés du supérieur » (-11%). L’Organisation de coopération et de développement économique a publié mardi 25 juin Regards sur l’éducation, son rapport annuel sur l’éducation au sein des pays membres. Pour l’OCDE qui considérait dans un rapport antérieur que l’école primaire française souffrait d’un sous-investissement évalué à 15%, même si la France dépense légèrement plus que la moyenne de l’OCDE pour son système éducatif (4% contre 3,9%), les écarts d’investissements entre primaire et secondaire se sont creusés. « La France présente un déséquilibre flagrant dans la répartition de ses dépenses d’éducation entre primaire et secondaire. » Cela se traduit donc par un accroissement de 2 points du sous-investissement dans le primaire français comparativement à l’investissement moyen dans l’OCDE..
Par ailleurs, les conclusions de l’enquête sur les revenus des enseignants ne sont pas nouvelles. Elles confirment les données issues de précédentes études tout en notant que les salaires sont en recul en valeur réelle sur la période 2000-2011. « En France, les salaires statutaires en prix constant ont diminué, compte tenu de l’inflation, et ce particulièrement entre 2000 et 2008 », dit-elle. L’organisation souligne que les PE ont des salaires inférieurs à ceux de leurs voisins et aussi que « les écarts de salaire entre les enseignants du primaire et ceux du secondaire sont plus marqués en France que dans le moyenne de l’OCDE ». Les enseignants de collège gagnent en moyenne 9% de plus que ceux du primaire, l’écart moyen des pays membres se situant à 5%.
D’autre part, le rapport constate une autre « grande différence entre les deux niveaux : le temps de travail en classe est plus de 40% supérieur dans l’enseignement primaire par rapport au secondaire », mais supérieur aussi au temps passé par les enseignants des autres pays, les PE étant présents devant les élèves 936 heures par an contre 790 heures pour l’ensemble de l’OCDE. De plus, rajoute le texte, « ces heures de cours dans le primaire sont réparties sur un nombre de jours restreints (141 en France contre 185 en moyenne OCDE) ». Parmi les autres constats la taille des classes, supérieure en France comparativement à celle de ses voisins, davantage d’heures de cours pour les élèves Français que pour ceux des autres pays et, un enseignement au primaire plus concentré qu’ailleurs sur les fondamentaux.
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la synthèse du rapport
Voir aussi :
Eric Charbonnier : le primaire en manque de ressources