Sur les 14 000 supprimés en 2012, le primaire public en perd 5 700. Le projet de loi de finance présenté hier en conseil des ministres confirme comme on s’y attendait la politique d’austérité du gouvernement.
30 400 postes supprimés dans la fonction publique d’État, dont près de la moitié (14 000 soit 46%) dans l’Éducation nationale, telle est l’une des principales mesures annoncées par le ministre de l’économie hier mercredi 28 septembre dans le cadre du projet de loi de finances 2012. Le primaire public paye un lourd tribu lui aussi, avec 5 700 nouvelles suppressions, le ministère de l’Éducation nationale a par ailleurs communiqué sous forme globale les suppressions dans le privé (- 1 350).
Avec ce budget, le gouvernement entend réaliser plus de 10 Md€ d’économies l’année prochaine. Présenté en Conseil des ministres, ce budget d’austérité est aussi marqué par une hausse des prélèvements. Il permettrait, selon Bercy, de poursuivre la diminution du déficit public qui devra passer de 5,7% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,5% l’an prochain. D’un montant de 95,5 Md€ en 2011, ce déficit devrait par le jeu des économies d’un coté et des recettes nouvelles de l’autre, diminuer de près de 15 Md€ en 2012 pour s’établir à 80,8 Md€. L’objectif reste pour le gouvernement, en vertu des traités européens, de le ramener à 3% du PIB en 2013.
Malgré une situation de crise, le gouvernement vante les mérites de sa politique économique et annonce que les dépenses de l’État resteront stables avec 275,6 Md€ en 2012 comme en 2011. Mais en réalité, ce budget construit sur l’hypothèse d’une croissance faible, 1,75%, se traduira en dépit des efforts financiers demandés aux français et du sacrifice de l’emploi public, par un accroissement de la dette publique. Cette dernière s’élevant à 85,5% du PIB en 2011, en représentera 87,4% en 2012. Du coup, la charge de la dette, c’est-à-dire les seuls intérêts d’emprunts versés aux créanciers de l’État qui vole à la première occasion au secours des banques, constituera son premier poste de dépenses. S’élevant à 48,77 Md€ les intérêts d’emprunts dépasseront pour la première fois le montant des crédits alloués à l’enseignement scolaire (45,52 milliards, hors pensions), tout un symbole.
Dans le primaire, on attend désormais de savoir où seront prélevés les postes. Mais compte tenu des mesures prises lors de la rentrée dernière où près de 9 000 postes ont été supprimés en maternelle et en élémentaire et des conséquences de ces suppressions sur le fonctionnement et la qualité de l’école, on ne peut que nourrir de vives inquiétudes pour l’avenir.
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