Ce premier trimestre 2012 est placé sous le signe d’une protestation qui ne faiblit pas contre les 5 700 suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine. Un point sur les mobilisations qui se multiplient partout en France associant enseignants, parents d’élèves et élus locaux pour l’avenir de l’École.
Le thermomètre peut bien rester bloqué sous le zéro, la température monte régulièrement dans les écoles, les rues des préfectures et sur les parvis des inspections académiques au fil des mobilisations contre les fermetures de postes. « Tassez vous, tassez vous, ça réchauffe » suggérait ainsi la responsable du SNUipp-FSU du Calvados aux 600 manifestants massés devant l’Inspection académique de Caen le 1er février dernier. Le 2, c’est à Alençon qu’enseignants, parents et élus étaient rassemblés pour protester contre la fermeture de 21 classes et la disparition de 25 postes de Rased dans le département de l’Orne. Le même jour, 75 à 80% des enseignants des écoles étaient en grève dans le Gers et 700 personnes ont défilé dans les rues d’Auch. Partout, et dans une période où les Inspecteurs d’académie font jouer la règle à calcul pour récupérer les 5700 postes exigés par le ministère, il s’agit bien de s’opposer à une politique éducative qui asphyxie l’école.
Une hausse significative des températures avait déjà été enregistrée le 31 janvier, temps fort de ces mobilisations pour l’avenir des écoles, où dans 52 départements les enseignants étaient en grève et ont battu le pavé à Paris comme en province. « Razzia sur les Rased ! » pouvait-on lire sur de nombreuses banderoles, tant il est vrai que ces postes dédiés aux aides spécialisées pour les élèves en difficulté sont partout les premiers visés par les mesures de carte scolaire. 2 500 très précisément, comme l’avait estimé le SNUipp dès le mois d’octobre et au final, « ce sont plus de 125 000 élèves supplémentaires qui seront privés des aides spécialisées indispensables à leur réussite ! » s’insurgeait le syndicat le 24 janvier dernier. Comment dès lors, lutter efficacement contre l’échec scolaire ? « D’autant qu’il faudra ajouter à ce triste bilan d’autres suppressions : remplacement, assistants de langues vivantes, conseillers pédagogiques et maîtres formateurs, mais aussi fermeture ou non-ouverture de classes entraînant une augmentation du nombre d’élèves dans les classes » ajoutait-il.
« 101 grèves et manifestations pour l’avenir de l’école : l’appel mobilise toujours » constate le SNUipp-FSU dans un communiqué publié hier jeudi 9 février. Car il ne se passe pas un jour sans qu’ici on se rassemble devant une Inspection académique, là on organise une réunion publique, là encore qu’une grève soit décidée pour contester les décisions de carte scolaire. Et « A l’échelle du pays, ce sont des milliers d’enseignants et de parents qui continuent à se mobiliser pour l’École. Partout le même message : l’asphyxie de l’école, ça suffit ! Le SNUipp-FSU continue de demander la suspension des mesures de suppressions de postes envisagées pour la rentrée prochaine. » conclut-il en guise d’avertissement à un gouvernement qui lui, préférerait sans doute qu’on passe à autre chose.
Lire :
le communiqué du SNUipp-FSU
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