En ne recueillant que 5 voix sur plus de 60 votants*, le projet de décret relatif à l’aménagement du temps scolaire a été désavoué par la communauté éducative au Conseil supérieur de l’Education. Pour sa part, le SNUipp-FSU a voté contre le texte ministériel. A cette heure, le compte n’y est pas, ni pour les élèves, ni pour les enseignants. Ce qui devait être une réforme emblématique de la Refondation se révèle être une grande déception.
Si le SNUipp-FSU a fermement dénoncé la « semaine Darcos » avec ses journées alourdies, il n’est pas pour autant favorable au bricolage actuel de ce texte qui n’offre aucune garantie d’un périscolaire gratuit et de qualité pour tous. A l’épreuve du terrain, il n’est pas possible de faire l’impasse sur les difficultés qu’auront les communes à recruter des animateurs qualifiés, les difficultés d’organisation en milieu rural où ils auront à effectuer de longs déplacements sur de grands territoires ou même sur les nouvelles normes d’encadrement des enfants qui restent à préciser. Au final, le ministère ne donne aucune garantie que tous les enfants, sur tout le territoire, tireront profit de ces nouveaux temps tels qu’ils sont définis sur le papier.
Le décret donne la possibilité qu’une organisation scolaire soit décidée en dehors du conseil d’école. Le SNUipp-FSU n’accepte pas cette nouvelle donne. Les conseils d’école qui réunissent parents, enseignants et élus ne constituent pas un frein aux évolutions. Ils sont, au contraire, une des conditions de la réussite d’une journée articulant de manière cohérente des temps scolaires et temps périscolaires de qualité pour tous les élèves. Le SNUipp-FSU demande donc que les conseils d’école soient une instance incontournable de proposition et de discussion de toute organisation du temps scolaire et d’élaboration d’un Projet Éducatif Territorial.
Le SNUipp-FSU a toujours estimé que cette réforme devait concilier réussite des élèves et conditions de travail des enseignants. Temps élèves et temps enseignant sont indissociables. Le SNUipp-FSU a toujours exigé que cela soit discuté et examiné dans un même mouvement. Or, ce dossier est découpé en tranches et a été l’objet d’un flou constant. Rien n’a été clairement finalisé concernant le temps de travail des enseignants. Rien n’a été mis sur la table au sujet d’une nécessaire compensation financière.
Défavorable à tout statu quo, le SNUipp-FSU demande maintenant que le texte soit revu en profondeur. Un nouveau CSE doit être convoqué. La balle est maintenant dans le camp du ministre.
Lire :
la déclaration du SNUipp au CSE
Télécharger :
le projet de décret
Voir :
tableau comparatif des textes de 2008 et 2013
pour : 5 dont la Ligue de l’enseignement, l’Association des maires de France et la JPA
contre : 23 dont la FSU, la CGT et la PEEP
abstention : 30 dont le SGEN, la FCPE et l’association des régions de France
refus de vote : 14 dont le SE-UNSA et la CFTC