Carte scolaire
La colère gronde
11 avril 2011

Partout en France, rassemblements, opérations « écoles mortes », d’occupations d’écoles, pétitions, tractages, délégations aux inspections... se multiplient. Le 18 mai parents et enseignants feront entendre ce refus sous les fenêtres du ministre.

Toute la semaine dernière a été émaillée de rassemblements, d’opération « écoles mortes », d’occupations d’écoles, de pétitions, de tractages, de délégations aux inspections... Les parents ont eu recours à tous les moyens pour exprimer leur refus des décisions de carte scolaire au fur et à mesure qu’elles étaient rendues publiques. Les actions, déjà répertoriées dans plus d’une quarantaine de départements, se poursuivent alors que commencent les vacances de printemps pour la zone C. Si les enseignants avaient pour un grand nombre d’entre eux pu mesurer la lente dégradation de l’école à travers des conditions de travail de plus en plus pénibles, les parents constatent aujourd’hui les conséquences de cette carte scolaire au scalpel comme la hausse des effectifs et plus de classes à cours double. Même l’enseignement prioritaire n’y échappe pas. Quant aux RASED, les difficultés des élèves, même les plus importantes, trouveront porte close... Enfin du côté des élus, c’est parfois aussi la stupeur :là où des investissements avaient été programmés en vue d’ouverture ou d’un développement prévisible de l’école, tout s’arrête. Aussi le SNUipp a mis en perspective une journée d’action le 18 mai prochain avec un rendez-vous devant le ministère pour lui faire entendre de « vive voix » que « le régime sec, ça suffit ! ».

Des actions en cascade

En Loir-et-Cher, on ne compte plus les actions : barrages filtrants à Cormenon, pour faire signer une pétition, ralentissement de la circulation (Bracieux), opérations « classe morte » (Sassay) ou « école morte » (Chaumont sur Tharonne), blocage de l’entrée de l’école... Même scénario dans le Var qui a vu les parents se rassembler durant la tenue du Comité départemental de l’éducation nationale. C’est devant cette instance, composée de représentants des élus, des parents et des personnels que l’IA annonce ses décisions de carte scolaire. A Saint-Mandrier, les parents, soutenus par le Maire, ont dormi à l’école et à Toulon les occupations d’école ont aussi commencé. Des rassemblements parents et enseignants ont été organisés devant l’inspection académique et la préfecture. Le Doubs a mobilisé parents, enseignants et... forces de l’ordre à l’occasion de l’occupation de l’IA, puis le lendemain avec le « boucan d’enfer » sous les fenêtres du rectorat. Dans le Tarn et Garonne, les parents de l’école d’Aiguillon ont même « séquestré  » le directeur. En Corrèze, le CDEN a rejeté à l’unanimité la copie de l’IA. L’opération « Education morte en Corrèze de la maternelle à la terminale » a rassemblé entre 1500 et 2000 personnes : un énorme succès avec 80% des écoles fermées et 70% de grévistes. En Haute Loire, ce fut un appel unitaire à la grève et un rassemblement de 700 personnes devant l’IA. A Reims, un appel à la grève a été lancé dans les écoles. Paris et la Région parisienne ne furent pas en reste avec de grosses manifestations comme à Nanterre où la réunion du CDEN a été renvoyée au 15 avril et à Evry avec la tenue d’un « CDEN alternatif  ». Mais aussi Servas dans l’Ain, Boulogne sur mer, Le Havre, Rouen, Le Mans, Agen, Pau, Toulouse, Caen, Saint Etienne, Reims, Quimper, Colmar, Narbonne, Valence, Montpellier, la liste est longue !