L’école italienne de Paris est immergée dans un projet Comenius qui réunit depuis deux ans sept écoles de sept pays différents.
« Ça aide à comprendre et à connaître les habitudes des gens des autres pays, à savoir comment ils vivent. » C’est ce que répond Mélissa à la question de savoir quel est l’intérêt du projet Comenius de l’école. Melissa est une élève de CM2 de la classe de Patrizia, à l’école italienne de Paris, et Patrizia est l’enseignante « initiatrice » de ce projet de 2 ans qui a mobilisé toute l’école.
« Urban Kids Tribes » est le titre du projet, « comment on vit ? » en est le thème qui fédère depuis l’an dernier les travaux d’une école en Turquie, en Suède, en Angleterre, en Espagne, en Grèce, en Italie et à Paris. La plate-forme e-twinning offre un espace « privé » au projet et à la communication entre les classes et entre les enseignants. Les élèves s’envoient des lettres, des mails ou communiquent par visioconférence puisque toutes les classes sont équipées. Les échanges se font habituellement en anglais. La classe de CM2 de Patrizia a particulièrement travaillé l’an passé avec la classe de Londres et s’y est rendue, elle est cette année en relation plus étroite avec une classe de Rome. En dehors des voyages des « ambassadeurs » se rencontrent, comme l’an passé à Paris : ils fêteront en mai la fin du projet de 2 ans. Les enseignants ont également l’occasion de se retrouver grâce au financement européen du projet.
Quand les enseignantes de l’école parlent du projet on a le sentiment que ce dernier rythme toute la vie de la classe tant il est tentaculaire. Participation au concours pour le logo du projet, abécédaire sur la ville idéale qu’il faudra présenter à Rome (réalisé avec l’aide d’un photographe), carnet de voyages rapporté de Londres, recherche d’informations sur les écoles partenaires, sur leur pays et leur capitale, présentation de soi, de ses goûts, envoi de fiches techniques et de productions diverses comme le travail à partir du « Lion à Paris », partages d’informations sur les habitudes, l’alimentation, le système scolaire, les modes de vie... Même les élèves de maternelle utilisent des jeux de construction pour bâtir leur ville idéale !
Pour Marta, enseignante de CM2, le projet stimule les enfants, leur ouvre l’esprit en leur montrant qu’ailleurs existe et est différent et contribue à créer une « mentalité européenne ». L’apprentissage de la langue étrangère n’est pas le but, elle est le moyen de faire le lien entre les cultures alors qu’aujourd’hui « la construction européenne est d’abord économique, puis politique, et culturelle en dernier lieu ». Le projet a créé une vraie solidarité dans les classes et dans l’école.
Dahbia Kabous se dit résolument européenne. Française, elle a poursuivi des études en Italie avec Erasmus puis s’est retrouvée lectrice à l’université en Angleterre avant de passer le concours de professeur des écoles dans les Yvelines. Détachée à l’école italienne elle y assure les cours de français. Elle regrette qu’il y ait si peu d’écoles françaises engagées dans le projet Comenius... et lance un appel sur le site du SNUipp ! Avec Patrizia elles sont déjà dans le montage d’une nouvelle candidature Comenius pour l’an prochain.
L’école italienne Leonardo da Vinci est l’équivalent des écoles françaises que l’on trouve à l’étranger. Elle accueille une centaine d’élèves. Le personnel enseignant est composé de six professeurs italiens expatriés et d’une professeure des écoles française détachée à qui correspond un enseignant italien détaché à l’école française de Rome. S’ajoutent en recrutement local pour la maternelle une ATSEM (italienne) et une enseignante française car la scolarisation dans les 2 classes de maternelle est bilingue, à égalité de temps. Les cours ont lieu tous les jours de 8h30 à 13h, sauf le mardi qui est la « longue journée » puisque la classe se termine à 16h et que les enfants amènent leur repas. Les récréations sont échelonnées pour une bonne raison : dans ce bâtiment du 7ème arrondissement de Paris... il n’y a pas de cour de récré ! Les vacances sont les vacances italiennes avec une rentrée début septembre, une semaine à Toussaint, deux semaines décalées à Noël, une semaine en février et pour Pâques, et la fin des classes vers le 15 juin. Les enseignants ont généralement des spécialisations dans plusieurs domaines. Les élèves ne sont pas tous bilingues mais certains parlent plusieurs autres langues, anglais, allemand, espagnol, arabe...
Le blog de l’école italienne Leonardo da Vinci
FSC n°336, janvier 2010
Un lien d’un des sujets des 7 pays : Comment se rendre à l’école quand on habite une grande ville ? Dans le début de ce film réalisé par l’équipe du photographe en charge du projet Abécédaire, la réponse de l’école italienne.
Un site pour l’Abécédaire d’un ancien parent d’élève. Le site montre par exemple le parcours (onglet percorsi) réalisé par les élèves pour prendre les photos, les photos prises de la fenêtre de leur chambre (onglet finestre)…