Histoire
Holocauste : 27 janvier, journée internationale de commémoration
24 janvier 2011

Enseigner la Shoah ou comment en classe "se frotter à un sujet difficile". L’association Yad Layeled propose une exposition retraçant les parcours de vie de de 10 enfants sauvés : une aide précieuse.

L’association Yad Layeled

L’association Yad Layeled France encourage l’enseignement de l’histoire de la Shoah en milieu scolaire dès la classe de CM2 et incite à réfléchir sur l’antisémitisme, l’intolérance et le racisme dans une société démocratique. Il s’agit d’un association laïque créée par des survivants déportés du ghetto de Varsovie. Elle développe des ressources adaptées au primaire en français, anglais et allemand et envisage des projets avec l’Allemagne et l’Angleterre. Elle a réalisé une mallette pédagogique « L’enfant et la Shoah » en 2005, réactualisée depuis, une affiche sur les droits de l’enfant « Tous les enfants ont le droit », une bande dessinée « Les enfants sauvés » composée du récit de 8 enfants cachés en France et en Europe. L’association propose que certains de ses membres, qui ont survécu à la guerre, rencontrent les écoliers et répondent à leurs questions. L’association présente durant cette année scolaire une exposition intitulée « Sur les traces d’une photo – Dix histoires d’enfants sauvés ». 4 écoles l’ont déjà réservée autour du 27 janvier, 4 autres autour du 8 mai.

L’exposition

A l’opposé de la tentative de faire parrainer un enfant mort par un enfant de CM2, l’exposition aborde la Shoah à partir du récit d’enfants sauvés. Tous les documents sont authentiques et les histoires de vie sont d’autant plus compréhensibles par les enfants qu’elles parlent d’enfants qui ont le même âge qu’eux, même si elles se déroulent il y a plus de 65 ans. Les enfants viennent de différents pays d’Europe, France, Autriche, Pologne, Lituanie, Allemagne, Hongrie, Grèce, Pays-Bas, Ukraine. L’exposition, très facile à installer, comprend 10 portraits d’enfants et 5 panneaux de contextualisation (chronologie, cartes...). Il est proposé que les élèves, par groupe, choisissent un portrait en fonction de leur niveau de lecture et de la difficulté de l’histoire. A chaque portrait est associé un ensemble de documents plastifiés (de 7 à 13) en lien avec l’histoire de la personne, comme un certificat de naturalisation, un livret de famille... les documents racontent la solidarité et les Justes tiennent une grande place dans les histoires. Ces héros de l’ombre, qui « ont sauvé gratuitement des Juifs au péril de leur vie » (c’est la définition), représentent la part lumineuse dont on a besoin pour évoquer en contrepoint, avec des enfants, l’horreur de la Shoah. Un questionnaire est ensuite distribué aux élèves, leur demandant des recherches sur l’identité des enfants, leur(s) lieu(x) de vie, la chronologie, l’expression du ressenti. Il est demandé, en filigrane, aux élèves de construire un discours historique et pluri-disciplinaire. Une mise en commun des groupes est ensuite nécessaire. Le livret pédagogique pour les enseignants contient toutes les réponses des questionnaires et propose des pistes d’approfondissement et un glossaire. L’exposition peut être, à la demande, déposée dans les académies. Fenêtres sur cours n° 351, à paraître le 7 février, contiendra un reportage dans une école de Noisy-le-sec, en Seine-Saint-Denis.

Pour aller plus loin

Pour les enfants :

- La BD « Les enfants sauvés », éditions Delcourt
- Une île, rue des Oiseaux, Uri Orlev, Hachette Jeunesse
- J’étais enfant à Varsovie, Larissa Cain, éditions Syros

Pour les enseignants :
- Benoît Falaize et le Café pédagogique
- Mémoire et histoire de la Shoah à l’école, Scéren CRDP
- Histoire de la Shoah – Bensoussan – Que sais-je ?

Sur le site de l’association Yad Layeled on trouve des ressources diverses, bibliographie, filmographie, sitographie...

Les conseils de Marie-Claire Plume

Sur le site du SNUipp : interview d’Annette Wiewiorka et Fenêtres sur cours n°311 : reportage et interview de Benoît Falaize